Ecrire rue Dante Paris 5ème, petite table grise, chaise grise, devant la baie vitrée de l’école d’écriture que je fréquentais, un homme se gare, baisse la vitre et me lance : » vous êtes écrivaine ? » » Oui » ai-je répondu pleine d’aplomb. « Ah cela se voit » Je souris, « merci » il a tourné sa clef, il est reparti, peut être n’aime t’il pas les écrivaines ?
Ecrire au café PMU dans le nord à 7 heures du matin devant un café crème en attendant mon linge qui tourne à la laverie du coin de la rue.
Ecrire sous le ciel orageux bien à l’abri sur le balcon et sentir les premières gouttes de pluie tomber sur mes pieds nus, rentrer.
Ecrire dans le bus entre Saint Germain des Prés et Gare de Lyon, regarder le stylo tracer de grands traits brusquement à chaque secousse ou arrêt à l’abribus.
Ecrire sur la plage de Marseille, carnet posé sur les jambes, et retrouver des grains dedans le soir.
Ecrire à l’université sur les marches au milieu des étudiants qui passent inlassablement.
Ecrire sur un banc au jardin du Luxembourg, relever la tête pour regarder les gens puis replonger et relever, replonger, avoir faim, me lever, m’acheter un sandwich et trouver un autre banc pour replonger.
Ecrire à l’abri bus, non jamais à l’abri bus, je n’aime pas.
Ecrire dans la cour du collège et me faire croire que je serai un jour écrivaine.
Ecrire allongée dans l’herbe, sentir les petites bêtes grimper et ne pas tellement apprécier.
Ecrire dehors, je me laisse trop vite happer, loin de mon carnet, la vie m’envahit.
Merci, Clarence, pour ton beau texte !
Merci pour tous ces lieux où tu ne redoutes pas d’écrire.
J’aimerais bien pouvoir en dire autant que toi…
Merci Fil belle journée à toi.
J’aime beaucoup cette écriture de l’écrire, par petites touches, qui dessine une carte des endroits où – ou ne pas – faire courir son stylo, ses mots, ses sensations, ses rêves.