quel nom donner à ça s’il y a un nom qui puisse apaiser sûrement qu’il existe mais on ne trouve jamais le bon ça va trop vite dans la tête et dans le monde ça tourne et ça tourne on ne peut plus le saisir il se transforme tout le temps hier peut-être on aurait pu aujourd’hui c’est trop tard on l’appelle ça faute de mieux et ça c’est tout ce que l’on peut dire d’une façon ou d’une autre c’est toujours ça terriblement qui chavire et déchire sans rien qui puisse faire ralentir la marche on pourrait faire un geste en forme de soupir mais c’est pas assez parce que ça ne s’évanouit pas d’un coup ça creuse des rides dans le cœur ça ronge en chose muette et obscure ça s’enlise comme un reptile sournois dans des sables mouvants ça s’accroche pourtant à la peur ça a mille visages et n’en définit aucun ça s’étire et mélange avec le temps on n’a pas fini d’en voir avec ça qui s’en accommode et ça terrifie
J'ai évidemment raté l’exercice, mais j’ai peut-être compris qu’il fallait se débarrasser des mots pour pouvoir écrire.
Pas du tout raté. Merci Helena. Cela a bien mille visages.
mille visages, oh que oui ! Merci, Ugo !
Tu nous racontes une histoire, merci.
Oui, je ne peux pas m’en empêcher ! Merci, Laurent !
Ton texte n’est pas raté, Helena.
L’idée qu’il faille se débarrasser des mots pour écrire est une idée paradoxalement féconde, je crois.
Merci pour ton texte !
Merci, Fil ! C’est la sensation que j’ai eue en essayant de répondre à la consigne et me suis demandé comment écrire après !
« un geste en forme de soupir » c’est beau et puis pas du tout raté ( j’ai pas du tout aimé faire cet exercice j’ai eu le sentiment de tricher tout le temps et d’être à côté ) j’aime ton texte il est vrai
Oh, mais j’ai eu un mal fou, de loin le texte le plus difficile depuis le début de cet atelier. Ton opinion est une belle récompense ! Merci, Nathalie !
Oui tout est là, dans ce « ça » – soupçon d’être en deçà , que Maupassant avait essayé d’approcher, ce hors-là insatiable qui fait perdre les mots – ce que j’aime particulièrement ici : le ça qui pousse (métaphore florale de la mélancolie verte….) le mal-être, un truc qui ronge, ça revient à la surface quand on vous lit – et circonscrire ça, c’est sacrément étonnant
Merci, Françoise ! Cette référence à Maupassant est précieuse pour moi ! Merci encore !