« pas tranquille pas tranquille du tout pas normal pas normal cette absence d’eux déjà ce constat de la disparition des moineaux de ton enfance et puis cette année ce retard des hirondelles toujours à les attendre avec leurs trilles sous le toit quoi les a empêchées de revenir d’Afrique et ce soir donc ce constat du grand silence des oiseaux sur ma ville tout est calme vérifié bien regardé partout mais aucun à voler dans le ciel aucun à picorer les plates bandes leur absence de la ville avant une catastrophe toujours une sidération des bestioles puis leur fuite panique partis où les oiseaux de ma ville laissent la place aux bruits des mécaniques aux paroles/cris de celles et ceux qui la traversent à la radio à la télé rien ils ne disent rien quoi qui s’annonce tremblement de terre tsunami magnitude extrême tornade nuages de criquets vent de sable tempête explosion volcanique astéroïde apocalypse nucléaire invasion extra terrestre toujours rien qui vient et toujours pas d’oiseaux rester tranquille se calmer prendre des bouts de papier des crayons un feutre noir des ciseaux un dictionnaire illustré et dessiner les dessiner les oiseaux puis les découper en découper plein froisser les feuilles dessinées le bruit du froissement des dessins d’oiseaux autour de toi puis jeter/lancer les boules de ces dessins par la fenêtre dans la rue vers le ciel et puis toi appeau vivant siffler siffler pour les attirer les faire revenir qu’ils reviennent toutes ailes déployées et ma normalité avec eux et ma tranquillité aussi »
Intéressante idée que celle d’une absence de bruit oppressante !
Merci pour ton texte, Jérôme.