Le banc, oui c’est ça le banc! Il était installé tout bêtement sous un des marronniers de l’avenue, parallèle au trottoir. Un banc. Tout ce qu’il existe de plus simple en matière de banc. Quatre pieds. Une assise faite de trois planches de bois. Un dossier légèrement incliné qui ne comptait que deux planches de bois. Un simple banc de bois sous un des marronniers de l’avenue, parallèle au trottoir. À présent je m’en souviens, je n’y avais pas prêté attention. Il était en marge de mon champ visuel, sur la droite, car je marchais sur le trottoir de gauche et que le banc de bois était disposé sous un des marronniers de l’avenue, parallèle au trottoir sur la droite. En forçant ma mémoire je crois pouvoir dire qu’il était peint en rouge (est ce la couleur qui avait attiré l’attention de ma pupille en marge de mon champ visuel?). Qu’y avait t’il de si extraordinaire à ce qu’un banc de bois rouge, avec quatre pieds, une assise faite de trois planches de bois, un dossier légèrement incliné qui n’en comptait que deux ai été installé sous un des marronniers de l’avenue, parallèle au trottoir de droite? Je remontais plus avant dans ma mémoire: des bancs, j’en avait vu des centaines, pas forcément rouges, pas exactement constitué d’une assise faite de trois planches de bois et d’un dossier légèrement incliné qui n’en comptait que deux, pas nécessairement installé sous un marronnier. Et ….? Par exemple il y en avait des bancs sur la place de K.. je pourrais même affirmer sans trop d’erreur qu’il étaient aussi faits de quatre pieds, d’une assise faite de trois planches, d’un dossier légèrement incliné qui ne comptait que deux planches. En bois. Sous des marronniers. Pour la couleur je ne me souviens pas ( simplement vernis? Ou d’un vert tendre? Peut être les deux tout simplement selon où ils se logent dans les différentes strates de ma mémoire ). Enfant, ma mère me demandait de l’attendre sagement sur un des bancs le temps qu’elle achète du pain. J’observais les pigeons. Mes pieds ne touchaient pas terre. Plus tard, avec Betty lorsque le temps nous poussait à mettre le nez dehors, nous allions nous perdre dans les ruelles fraiches de K. et nous reprenions un peu de souffle sur les bancs de la place. Je l’embrassais dans le cou. Son rire montait sous les marronniers. Alors pourquoi m’attacher à ce détail? Ce simple banc de bois rouge, avec quatre pieds, une assise faite de trois planches de bois, un dossier légèrement incliné qui n’en comptait que deux, installé sous un des marronniers de l’avenue, parallèlement au trottoir de droite? Tout à coup l’évidence me sauta au visage: parce que c’était le seul! Oui ce banc de bois rouge, avec quatre pieds, une assise faite de trois planches de bois, un dossier légèrement incliné qui n’en comptait que deux, installé sous un des marronniers de l’avenue, parallèlement au trottoir de droite était le dernier…
Quel bel éloge, finalement, du banc, avec cette ritournelle de la description comme quand on cherche quelque chose et qu’on s’accroche aux bribes. Merci Géraldine
beaucoup aimé ce dernier banc de l’avenue
Eh oui, Géraldine, les bancs auraient tendance à disparaître par les temps qui courent…
Heureusement qu’il reste le tien, qui nous réjouit fort !!
Merci !
Merci Véronique, Nathalie et Fil, au grand regret de ne pas pouvoir vous lire plus… Ou sur les 4h de sommeil qui me restent de ces 40 jours au rythme effréné!
Je me réserve ce petit plaisir pour le mois d’aout , les pieds dans le sable, à l’ombre du parasol…