La ville s’effrite. Trou gris dans le mur écru. Mise à nu du béton. Un trou en forme de pas. L’empreinte d’un pas dans le mur. Sous le pas, un autre trou en forme de fer à cheval ou de coquillage. Mur-fossile défait. Et autour encore d’autres trous, plus petits ceux-là. Comme des impacts de balles. La ville s’effrite. Là encore, le revêtement en ciment est tombé. Le mur graffé en volutes mauves et violettes se délite en bas en une mosaïque de béton gris rouge brique vert mangée par les herbes à la croisée du trottoir de bande jaune défraîchi. La ville s’effrite. Mur palimpseste. Petits carrés plus très blancs à force. Colle. Papier. L’un sur l’autre. Bleu rouge noir blanc. Traînées noires. Lambeaux. Lessivés douchés séchés cuits et recuits. Bouts sur bouts déchirés d’affiches militantes et publicitaires sur bout de visage de clown avalé par les droits des travailleurs et les billets en prévente. Esquisses de traits noirs nez bouche yeux. Seuls restent. Assez pour reconnaitre la jovialité. La ville s’effrite. Dentelle de tôle rongée piquée tachée de rouille. La ville s’effrite.
C’est toujours très beau cette juxtaposition images et texte. J’aime beaucoup la ville s’effrite et votre écriture si fine, le zoom, le détail. Merci.
Merci beaucoup Clarence pour ce retour. Toujours encourageant !
Les petits trous les impact l’effritement . Le palimpseste: colle, papier… couleurs. la vile et sa force plastique. 12 et 13 en germe. Belle richesse de matières. Merci.
Merci Nathalie ! Oui, quand j’ai pris connaissance de la 13, me suis dit tiens !
La musique djembé extraordinaire, cette cadence majeure (presque septième de jazz) qui swingue dans tout cela, comme si en passant, le temps devenait plus déluré… merci Emilie !!
Merci Françoise pour cette lecture qui jette une lumière nouvelle sur mon texte !