Déboucher sur l’esplanade en béton brut lissé. S’avancer jusqu’à la rambarde. La vue s’ouvre sur la ville, la ville un peu en contrebas, toi en surplomb. Toujours, ce qui attire d’abord, c’est le bleu du ciel, presque blanc. Des cirrus qui traînent. Sur ce ciel se détachent ces grands immeubles barres de la périphérie. Seuls signes de la ville, entourés de parcs aux grands arbres. Le regard file tout à l’arrière-plan, vers un autre bleu plus sombre : la mer. Il s’accroche un peu à cette grande croix noire avec, invisible en dessous, l’église qui la supporte. Tourner le dos à ma ville, monter tout en haut du chemin, vers le replat dégagé de toute végétation et déboucher aux pieds du gros globe blanc. La coupole du vieil observatoire. Parfois la nuit, la lunette pointe vers les étoiles d’un roman de Jules Verne. Déboucher de l’escalator raide et interminable, ne pas traverser la rue avec le flot mais tourner à gauche. Le parc, fermé la nuit – les horaires sont inscrits sur un panneau – mais le jour, sur chaque banc, dans la petite ombre des palmiers, ils sont là pour un peu de repos, de fraîcheur, de calme. Certains fument, d’autres parlent, parfois au téléphone. Ils voyagent légers, depuis longtemps, ils viennent de loin, de passage, ils tournent le dos à ma ville, où leur terminus ?
Voilà qui fonctionne très bien. Beau texte qui enserre bien la ville avec le ciel qui s’y met aussi. Merci, Jérôme. Je vais essayer de m’y mettre.