- Carte en plastique rigide découpé en forme “France” dont on pouvait tracer le dessin sur nos cahiers en suivant les contours avec la pointe d’un stylo. De petits trous indiquaient les grandes villes.
- Mappemonde en verre épais sur lequel était collée la carte imprimée papier fin, griffes métalliques aux deux pôles, piétement rond métal gris. Elle s’allumait en pressant le bouton d’une poire de bakelite noir et illuminait la chambre en même temps que l’empire français.
- Épais livre relié noir, le mot Atlas en lettres or sur la couverture. Acheté avec mes économies d’étudiante deux mois avant la chute du mur de Berlin.
- PLUi. Je le scrute sur l’écran de l’ordi et découvre que la maison que je vais habiter est en lisière d’une vaste zone hachurée OAP dont je ne peux imaginer ce qu’elle sera dans cinq ans.
- Écorché de la salle de sciences naturelles, le réseau des veines et des artères. Tous les chemins mènent au cœur.
- La ville que l’on cherche en voiture sous une pluie battante se trouve dans la pliure déchirée de la carte routière.
- Carte du tendre dans mon manuel de lycée. Désert de l’indifférence.
- Plan de Saint-Mandé, ville en forme de R.
- Plan du zoo de Vincennes qu’on ne prend pas parce qu’on connaît les lieux et où se trouve l’enclos du panda qui a l’âge de ma petite sœur.
- Plan des cimetières où patientent nos morts.
- Le GPS grâce auquel je ne me perds plus (presque), réalise le prodige d’une carte à l’échelle du territoire.
- Les élèves qui ne repèrent pas les océans sur le planisphère et situent des mégapoles en pleine mer.
- Rêveries sur les cartes des capitales étrangères abandonnées dans les placards par les familiers voyageurs d’époques révolues mais mémorables.
- cartes mémoire: oublier de se servir d’une ( D) alors que l’autre ( C) est pleine et ralentit toute la machine.
- carte de la banlieue sud de Paris que l’artiste Isabelle Massenet a punaisé sur le mur de son atelier pour y repérer les bâtiments industriels et les pavillons condamnés qu’elle photographie puis peint à la gouache.
- carte des trains de grande banlieue que les amis désireux de quitter Paris consultent à la recherche d’une vie plus calme.
oh les plans des cimetières, va falloir que je rajoute un bout à mon propre texte ! encore que là aussi maintenant c’est souvent le téléphone à la main
La carte en plastique rigide… je l’avais oubliée celle-là, comme elle me revient sous les doigts !