Une petite pièce carrée où se confondent objets et décoration, les tons choisis se ressemblent. C’est d’abord une vision orange que nous avons en entrant. Vu du plafond, le parquet en petites lames de bois claires apporte le contraste nécessaire à une bonne vision de cet espace étriqué. Depuis le plafonnier nous retrouvons le cercle qu’était ce lieu : un théâtre d’imagination. Les murs descendent ainsi jusqu’aux plinthes. Des motifs, combien de fois recomptés ? Deux palmiers et un couché de soleil. Le lit superposé et la porte. Le mur d’en face et la fenêtre fermée. Un chevet posé à côté du premier étage du lit, pas grand-chose dessus, une lampe dans les tons. Au-dessus, l’affiche du film Nosferatu. Un peu jaunie. Abimée sur les bords à force d’avoir été épinglée et réépinglée contre le mur jusqu’à effacer un des palmiers. Pour information : Nosfératu film muet allemand réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau sorti en 1922. Le centre de la pièce orange et le maquillage noir, Nosferatu, vous regardent, vous invitent à prendre la porte. Petit poing se ferme et la porte s’ouvre sur un long couloir. Son plancher identique à la chambre, ses murs crèmes et son plafond blanc. Encore quelques traces de rouleau, pour information : il a été peint en mille neuf cent quatre-vint-six sans faire appel à une entreprise. Deux grands placards, impossible de voir ce qu’ils contiennent. Le plancher avance, le passage du seuil accéléré : le vaste séjour aux rideaux blancs. L’étrange luminosité du zénith écrase tout en direction du centre, tourne autour d’une grosse table de style campagnard et d’un tapis aux motifs shirvan qui rappellent ceux de l’abat-jour. Du plafond, la pièce s’étend. Aux quatre coins, des pots de plantes vertes sur des tabourets de traite. Pour information : Ficus Benjamina de la famille des moracées. En savoir plus ? Une toile à gauche. Un homme entre dans la pièce. Il porte un débardeur blanc sur un pantalon gris à plis tenu par des bretelles. Un petit arrosoir à la main, il arrose la terre des plantes. Regarder ? Lui parler ? Agir ?
Très bon texte. Habité. J’aime beaucoup. Merci Romain !