Au dernier étage de la maison aux fantômes trois pièces en enfilade plongées dans le noir. Et une lampe torche. Dans le halo de lumière à gauche un lit assez haut – tête de lit en laiton travaillé en arabesques, oreiller blanc brodé de lettres entrelacées rouges, édredon blanc bien gonflé de plumes, pied de lit identique à la tête mais plus bas – et un miroir, petit miroir en forme de médaillon, et des cadres-photos de familles en noir et blanc – une femme jeune, cheveux bruns tirés en chignon sur la nuque, en robe noire serrée à la taille par une large ceinture et bien remontée jusqu’au cou, assise de biais sur le tabouret du photographe, avec d’autres cadres plus petits tout autour – en face une porte étroite et basse sans clenche au milieu d’un mur parsemé de salpêtre, à droite une armoire à glace assez simple dont le miroir est piqué de taches noires et un fauteuil à l’assise ouverte sur des ressorts rouillés, le sol, un vieux parquet tout vérolé de trous de vrillettes et sous le lit pléthore de moutons et une chaussette orpheline et abandonnée, près des portes de vieux interrupteurs en métal et céramique inutilisables, pas de fenêtre, mais un rai de lumière sous la porte de la pièce suivante, et derrière, douze mètres carrés légèrement éclairés par la demi-lune qui apparaît dans le hublot d’un chien-assis, le vent fait danser des ombres sur la tapisserie déchirée des murs, au sol un vieux tapis mité, plus de meubles, plus de décoration, seulement un entassement de caisses et cartons à moitié éventrés d’où pendouillent des lambeaux de tissus aux couleurs fanées, et une souri en fuite désordonnée le long des plinthes jusqu’à la troisième porte entrouverte sur une obscurité épaisse et gluante accrochée au mur du pignon de la maison et retenue par les toiles d’araignées tissées en silence dans le vide d’une pièce abandonnée
ouhhhh, j’aime beaucoup ce coup d’oeil même si les fantômes deviennent inquiétant et se cachent.
Merci et je vais aller dénicher les vôtres