Un couloir fermé, cette chambre, un placard avec fenêtre.
Un placard rectangulaire aménagé en chambre.
Dans le sens de la longueur, un lit superposé, fixé aux murs du fond et à ceux des côtés. Sous le lit, une table-bureau du même format. Une planche-bureau fixée elle aussi aux trois murs. Pour accéder au lit une petite échelle, mobile, en métal doré, avec deux crochets en haut. L’échelle à l‘extrême gauche de la pièce, toujours. Elle brille l’échelle. Du bel ouvrage fabriqué sur mesure. La plus jolie chose de ce couloir-chambre-bureau-placard.
Cette description a pour point de départ, pour angle de vue la fenêtre. La fenêtre face au lit, face au bureau, face à tout, est grande, elle. Avec des rideaux blancs, en tissu synthétique. Pas de double rideau. La pièce est minuscule mais lumineuse, orientée vers le Sud.
La largeur de la pièce équivaut à deux matelas de 90 centimètres.
Sur le mur du fond entre le bureau et le lit, du côté gauche juste derrière l’échelle, une colonne d’étagères comportant des affaires scolaires ; cahiers, classeurs, livres…. Sous les étagères un tourne-disque, posé directement sur le plan de travail-bureau. Entre le bureau et le sol, du côté gauche 6 tiroirs avec une poignée, peints en blanc, blanc comme le plafond, du côté droit une corbeille à papier en plastique transparent.
Aux murs, aucun poster, aucune affiche, seulement un tissus avec de gros motifs géométriques, des fleurs stylisées, orangées, jaune d’or et brunes. Sous le tissu une ouate qui amortit les bruits et le reste.
On entre d’un seul côté dans ce presque couloir cul-de-sac. Juste en face de l’entrée étroite, symétrique, large comme un matelas, une découpe arrondie en haut ; une ancienne entrée (du couloir) murée et désormais aménagée en petite alcôve, avec des planches pour étagères. Des albums d’Astérix, des livres de poche, des 33 tours et d’autres choses encore empilées sans trop de classement sur les étagères.
Sur le sol une moquette confortable, un fauteuil coque assise tournante, socle arrondi. Sur le bureau, posée une lampe de bureau, métal orange année 70. Au dessus de la tête de lit, deux spots. La tête de lit du côté de l’entrée. L’entrée sans porte mais avec un rideau froncé, épais, comme séparation du reste de l’espace.
Quelque part des coussins. De gros coussins aux couleurs assorties aux murs. Et parfois le matelas descend, s’allonge sur le sol, s’étale sur la moquette, il se recouvre de coussins. Et la chambre-couloir-placard devient un huis clos, un refuge, une cabine de bateau.
huis clos du lieu parfaitement rendu
comme une notion d’étouffement
Comment arriver si parfaitement à décrire à 360 degrès un espace si étroit. Et comment arriver à le faire ressentir comme très agréable…
Bravo, Pascale !
Merci de cet retour, d’autant plus troublant qu’il est presque, dans le ressenti, à l’opposé de celui de Danielle.