J’ai placé mon corps en caméra tournante, pile au milieu de la place du marché. Ce soir, samedi soir, tout est désert, flétri, abîmé. Sans intérêt pour les choses de la ville. Les boutiques ont fermé, le sol blême est un fruit blette, les murs sans vitrines, déchet posé à la surface, tu bouges les lèvres, tu dis, je suis une page de garde sur ma vie recyclée. Bouge bouge en continu, sans lever la tête. Ne mets pas la tête en arrière, fixe l’instant T du monde et du quartier. Pose un pied, danse, rêve ta vie à Cracovie. Ta troupe de Kantor dans le ventre. Chante ta surface. Improvise sur un murmure. Toujours la même note, le même son, le même vertige. Le ré bémol est la note de l’univers. Banlieue floue, banlieue tachetée, banlieue battue à 6-0. Plus rien envie, je tourne. Ne me regarde pas. Tout à l’heure je dévalerai les escaliers de ta petite musique de chambre.
quelle belle musique…
pour moi angoissant
heureusement l’escalier pour se sauver
Pour moi une puissante évocation poétique.
On tourne dans un imaginaire.
Merci !
ça tourne le ventre, ça chante, ça ronde ,ça touche avec ou sans caméra. Merci