# 40 jours -04 | Pas glissés sur un parquet

[…] une attitude qui, à l’inverse de la posture, n’est rien d’autre que la marque revendiquée autant que discrète de son rapport au monde… » « … L’art de Régis Perray est indissociable de sa vie. Un Polaroïd de 1977 le montre, enfant, dans la cuisine familiale, appuyé sur un balai.

Extrait de toile Jacques Truphémus

Il faut glisser d’une toile à l’autre  avec les yeux      on ne peut pas marcher dessus

Il faudrait pour bien faire marcher pieds nus            ne pas faire le moindre  bruit

Glisser sur le parquet verni une jambe et puis         l’autre tout  en souplesse et tourner

lentement à la hauteur de la toile verticale             puis    s’immobiliser pour contempler

Jérémy LIRON  ses grands aplats Jacques Truphémus, ses toiles intimistes

Ciel bleu verdure personnages absents     Intérieurs de plus en plus blancs silhouettes

Ne pas glisser dans la bouche du vent      S’abandonner enfin sur la pente du rien

             Tous les deux     s’appuyant sur… leur pinceau..

Jérémy Liron

Jacques Truphémus

Musée DINI       Villefranche sur Saône Mars   2018

A propos de Marie-Thérèse Peyrin

L'entame des jours, est un chantier d'écriture que je mène depuis de nombreuses années. Je n'avais au départ aucune idée préconçue de la forme littéraire que je souhaitais lui donner : poésie ou prose, journal, récit ou roman... Je me suis mise à écrire au fil des mois sur plusieurs supports numériques ou papier. J'ai inclus, dans mes travaux la mise en place du blog de La Cause des Causeuses dès 2007, mais j'ai fréquenté internet et ses premiers forums de discussion en ligne dès fin 2004. J'avais l'intuition que le numérique et l 'écriture sur clavier allaient m'encourager à perfectionner ma pratique et m'ouvrir à des rencontres décisives. Je n'ai pas été déçue, et si je suis plus sélective avec les années, je garde le goût des découvertes inattendues et des promesses qu'elles recèlent encore. J'ai commencé à écrire alors que j'exerçais encore mon activité professionnelle à l'hôpital psy. dans une fonction d'encadrement infirmier, qui me pesait mais me passionnait autant que la lecture et la fréquentation d'oeuvres dont celle de Charles JULIET qui a sans doute déterminé le déclic de ma persévérance. Persévérance sans ambition aucune, mon sentiment étant qu'il ne faut pas "vouloir", le "vouloir pour pouvoir"... Ecrire pour se faire une place au soleil ou sous les projecteurs n'est pas mon propos. J'ai l'humilité d'affirmer que ne pas consacrer tout son temps à l'écriture, et seulement au moment de la retraite, est la marque d'une trajectoire d'écrivain.e ou de poète(sse) passablement tronquée. Je ne regrette rien. Ecrire est un métier, un "artisanat" disent certains, et j'aime observer autour de moi ceux et celles qui s'y consacrent, même à retardement. Ecrire c'est libérer du sentiment et des pensées embusqués, c'est permettre au corps de trouver ses mots et sa voix singulière. On ne le fait pas uniquement pour soi, on laisse venir les autres pour donner la réplique, à la manière des tremblements de "taire"... Soulever l'écorce ne me fait pas peur dans ce contexte. Ecrire ,c'est chercher comment le faire encore mieux... L'entame des jours, c'est le sentiment profond que ce qui est entamé ne peut pas être recommencé, il faut aller au bout du festin avec gourmandise et modération. Savourer le jour présent est un vieil adage, et il n'est pas sans fondement.

3 commentaires à propos de “# 40 jours -04 | Pas glissés sur un parquet”

  1. Il me semblait reconnaitre l’expo. Je l’emmène avec moi pour la nuit ! Merci Marie Thé,

  2. Les voilà donc les murs à lécher 😉 Je me note le nom Jérémy Liron car ce que j’entrevois là me donne envie de découvrir plus.