Place Frida Kahlo st Martin d’hères périphérie grenobloise
C’est plus une allée piétonne qu’une place comme on s’imagine qu’une place doit être, c’est à dire un lieu de rassemblement social. Peut-être le lieu le plus profondément social d’une ville: on y flâne, on s’y repose, on s’y rencontre, on y joue sous les platanes, on y boit un verre en terrasse, on y vit: jeune communiant, jeune marié et même aux extrêmes de la vie après le baptême ou l’extrême onction c’est le plus souvent une place (de l’église ou la mairie) qui est le théâtre de ces métamorphoses . C’est un lieu hors du temps, un lieu immobile. Comme un îlot rassurant Qui permet de s’extraire de la frénésie des boulevards et de l’hystérie des lieux publics « utiles » (Les gares où on va prendre son train, les administrations où l’on va… on ne sait trop quoi faire) La place n’a pas d’utilité propre, c’est en cela qu’elle est belle . La place Frida Kahlo est donc plus une allée piétonne qu’une place. Espace rectiligne d’une vingtaine de mètres de large coincée sur un flan par une barre de trois immeubles de trois étages, et sur l’autre par un immeuble de trois étages également dont la façade est droite côté place et forme un demi cercle de côté rue. Le sol est gris, les façades sont grises, le ciel est assorti. Au milieu de la place une bande de quelques mètres de large est aménagée pour accueillir un peu de vert. Quatre arbustes D’environ deux mètres de hauteur s’alignent en son centre. De ces sorte d’arbustes que l’on voit partout dans les lieux publics (feuillage caduque dense l’été formant boule plantée sur un tronc fin et droit). Il ne donnent que très peu d’ombrage. A leur pied, des sortes de palmiers nains ( peu être des yuccas?) pas plus hauts que la moitié d’un mètre dont on ne sait pas trop si celui qui les a planté la souhaitait jouer avec la symétrie des arbres ou bien donner un effet plus sauvage à l’ensemble. A leurs pied, des cailloux de différentes tailles et formes, gris comme le béton. La place (où l’allée?) fait le lien entre un quartier résidentiel aux (petites maisons identiques avec un toit bleu) et le lycée polyvalent Pablo Neruda. Comme si on s’était ravisé et qu’après la construction du quartier on eu creusé ce profond passage entre les immeubles pour éviter de les contourner. A l’heure où est prise la photo la place est vide, ou presque. On peut penser que des lycéens en groupe joyeux et bruyants la parcourir dans un sens le matin puis dans l’autre le soir. Il n’y a pas été investi d’argent dans le mobilier public : aucun banc ni aucun lieu pour s’assoir un instant. Les arbres ne font pas d’ombrage, le décor est minéral, stérile. Qui voudrait s’attarder sur cette place qui n’en est pas une?
Casa Frida Kahlo, édifice à appartement banlieue turinoise, Italie.
Le nom m’interpelle: qu’est-ce que peut bien vouloir signifier un édifice à appartement ?
Le quartier, résidentiel est constitué de maisons basses assez semblables: toit ocre à une pente douce, façade beige. Les jardins sont coquets, la rue aux trottoirs larges est propre. Dans le fond, la silhouette d’un silo rappelle une zone industrielle: on est plus vraiment dans un quartier ouvrier, pas encore dans un quartier aisé. Le soleil brille, la rue est vide, personne n’est visible ni sur les trottoirs ni sur l’avant des jardins, quelques voitures sont garées devant les maisons, un abribus attend sagement des voyageurs. Peut-être fait il trop chaud, ou bien est ce le début d’après midi ce qui expliquerait que le quartier est désert? L’édifice Frida Kahlo, en forme de L, fait angle, on peut donc en voir deux façades exposées à l’ouest et au sud. Il se tient un peu moins en retrait de la rue que les maisons alentours: la taille du jardin qui l’entoure est plus modeste quoique agréable: des chèvrefeuilles ont été installés le long de la barrière en métal et cachent à plusieurs endroits la façade de leur feuillage odorant. Ce qui frappe au premier regard c’est la couleur: la façade peinte en rouge et jaune tranche avec la monotonie du quartier. Le bâtiment est conçu en plusieurs blocs mitoyens certains de plain pied d’autres sur étages. Tous percés de fenêtres aux cadres blancs de taille variées. Au deuxième étage il y a même des portes fenêtres agrémentées de petits balcons. Les toits des différents blocs ne sont pas tous orientés dans le même sens. Sur le côté ouest une partie de façade recouverte de miroirs marque l’entrée. Un écriteau signale « casa Frida Kahlo » en lettres rondes et bariolées. Les couleurs, la liberté architecturale donnent envie de s’aventurer à l’intérieur, puis d’aller s’assoir dans le jardin à l’arrière. Peut être alors comprendrais-t-on le sens du terme édifice à appartement…
Maison des artistes Frida Kahlo Aubervilliers
C’est d’abord une impression de fraîcheur qui se dégage de la petite rue bordée de platanes au feuillage dru ( la photo a du être prise au printemps) et qui longe la Seine. La maison des artistes est une ancienne maison d’habitation typique de la fin du XVIII eme début du XIX eme siècle. La façade en pierres blanches est recouverte d’un crépi couleur terre au premier étage alors qu’à l’étage des combles elle est grise. Le toit venant se terminer sur l’avant en pente raide est percé de deux chiens assis et surmonté de deux cheminées. Il semblerait qu’on y accède par un parking de taille modeste situé sur la gauche de la maison. Depuis la rue on n’aperçoit que quelques fenêtres et la porte d’entrée de plain-pied. Le reste du bâtiment et le petit jardinet qui s’enroule autour étant dissimulé derrière un portail noir coiffé de pointes et bordé de deux murs blancs d’une part et dévoilé en partie au travers du feuillage de l’arbre d’autre part. Les fenêtres à balustrade sont toutes équipées de volet en fer blanc à ventaux que l’on déplie et replie fastidieusement en accordéon. Tous fermés.
Bonjour Géraldine, merci pour ces extraits de ville.
Le 1er texte m’a semblé dériver vers une réflexion sur le sens des lieux : « à quoi sert une place ? » et sur ce qui est absent (des bancs). Ça pourrait être un point de départ sociologique : comment est construite la ville, pour qui, pour éviter qui ?
Et le 3ème texte est une vraie carte postale, pour moi. Impression d’un été doux.
Bonjour Géraldine,
Une autre belle femme à rejoindre notre voyage, et nommées dans trois beau lieux, ça fait plasir, et j’aime votre regard en questionnement tout en les détaillant les lieux avec soin,
Merci Isabelle et Catherine! Oui je suis bien d’accord que le rôle social des lieux d’une ville est passionnant et mériterait que l’on s’y intéresse