de deux choses l’une : soit écrire soit regarder les photos (et on ne les anime pas, non plus qu’on y colle du son) – l’interrogation a été vite résolue, Antonio Lobo Antunes dispose de pas mal d’occurrences (mais j’aime surtout celle-ci – rua da Prata
qui date un peu – j’aime assez mais non (la force des index c’est qu’il montre où il est nécessaire de s’adresser pour trouver ce qu’on ne cherche pas) – c’est égal c’est comme un jeu (« c’est un jeu que je ne veux pas jouer » disait Antigone à Créon) – c’est plus vers une héroïne de roman que je me suis tourné (j’aurais pu prendre Zénon ou Hadrien mais non, non plus) – allons voir : une seule rue porte son nom et il s’agit d’une impasse – elle se situe à Sevran qui est une ville de la banlieue nord de Paris (neuf trois, canal, maire divers gauche longtemps pc – ceinture rouge du siècle dernier) – image dés l’entrée de l’impasse
qu’est-ce t’en penses ?
ici le bout de l’impasse (c’est du moderne du lourd certes et de l’angle droit comme on fait maintenant)
de l’autre côté du mur, une ancienne usine je suppose une cour un chapeau de clown sur une bouche d’égout
on se retourne, on regarde vers le haut
un type semble-t-il à queue de cheval
consulte son portable sur le balcon
il fume oui – en face de lui la rue (en impasse elle-aussi) nommée Naomi Parker Fraley (il semble qu’il s’agisse de Rosie la riveteuse dont j’ai toujours cru que le geste repris ces temps-ci
représentait un bras d’honneur, signifiant ainsi l’état d’esprit prolétaire vis à vis du patronat – mais non) (elle se retrousse les manches pour prendre la suite des « boys » allés combattre l’ennemi nazi sur le vieux continent) – ce n’est pas une rue, une allée peut-être
mais le type continue de fumer – en dessous de chez lui
continuant vers la ville, cette rue
poétesse dont j’ignorais l’existence – on fume toujours cependant
mais on regarde passer
la plaque de la rue
plan large
(comme atelier d’écriture, ça se pose un petit peu là – n’importe – il faut continuer, puisque cela semble possible) à l’évocation du nom de l’auteur, une seule occurrence aussi : située à Bessancourt (c’est dans le neuf cinq à côté de la forêt, tout neuf, tout beau tout carré tout en angle droit efficace et pointu, quelque couleurs pour égayer), une école où on a installé cette sculpture (une femme nue, un enfant nu, et le visage souriant de Simone Weil)
parfaitement signifiant (ici un homme (très probablement) (qui marche sans doute) et un enfant (une fille semble-t-il) (les signes sont inflexibles
) une rue de grande banlieue aussi, un nouveau lotissement
non encore achevé – la bâtiment sur la droite de l’image est un superhypermégamarché j’en sais rien mais on peut déceler quand même un élément qui permet de dater
avant guerre – des gens (peu)
de l’herbe verte des bâtiments rouges un homme en blanc
sur ce balcon quelq’un(e)
dans cette cour quelqu’un(e) d’autre
fait chaud – à travers les mailles de la tresse de paille, derrière la voiture (hybride quatre/quatre sportive utilitaire dans le garage) on l’aperçoit encore
la rue Aimé Césaire croise
on aperçoit ces deux-là
sous un autre angle – ils bougent –
troisième étage sans vis à vis (retraite heureuse) (au loin croisent les aéronefs
) – et puis une autre rue dédiée à une ville du Portugal (refermant la boucle) jumelée avec celle-ci
Quel travail ! Et qui me ramène à ma confusion d’origine à la lecture de l’énoncé, ce qui est plutôt bien, si l’intention de lire les autres textes était de me mettre sur une piste, une clarté.
Il y a des clartés qui éblouissent et nous aveuglent.
Pourtant de cette confrontation de textes, de l’éblouissement, une épingle en sort la tête timidement
Qui serait de s’élancer vers le laconisme…
Encore une terre étrangère, avec sa toponymie aussi probablement
Merci Piero !
je vous suis, Patrick, de commentaire en commentaire, et lecture en lecture, et c’est régal aussi non ?
le contre pied à pied de Piero nous emballe par ici,
donc : entre ascèse côté Romain, et course folle immobile chez Piero, j’aime les deux,
Et oui Catherine, cet énoncé d’exercice est recèle de l’or, j’ai lâché la pioche , délaissée la mine et la falaise et j’avance jusqu’où j’ai pied avec mon tamis dans la rivière 🙂 merci de m’y accompagner !
bienvenue à vous – et merci
Piero, ton voyage immobile vers Dora est tout simplement…un régal !
content qu’il te plaise – j’ai eu des difficultés à tenter d’écrire alors que le temps me manquait (comme tu disais) pour prendre les photos – il y a toujours cette tentation (pour ne pas écrire peut-être)- cependant j’ai l’impression d’avoir un peu dévié de ma trajectoire – merci à toi
Un plaisir d’avoir découvert Dora
c’est un livre d’enquête magnifique (j’ai souvenir d’avoir été regarder la plupart des lieux décrits par Modiano, du côté de Paris 18, métroSimplon etc.) – merci à vous
Piero, tu nous balades… Et avec quelle maestria !!!
Bravo !!! J’ai beaucoup apprécié.
merci Fil (longue pratique…) (je crois qu’on est voisin – enfin on était…) bonne continuation
Merci pour la balade! On trouve partout ces mêmes bâtiments géométriques bicolores et insipides, qui doivent être rapides, pas chers à construire et rapporter gras. Il faudra que les humainEs qui habitent ces boîtes soit très très humainEs pour que ça devienne vivable. Compter sur Dora, son absence active, sur la mémoire des vivantEs.
merci à vous
Une balade façon « Less is more » qui ancre une présence forte. Well done !
Les images sont toutes prises sur Google Earth ?
les images sont toutes automatiques, du robot oui – je vais sur google maps – je les recadre parfois – merci pour les commentaires
Génial ce photo roman des rues ( Dora Adélaïde Aimé) avec fumeur à queue de cheval et dialogues en tags .
zut je crois que j’ai compris l