Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands bois. Dans le miroir de l’eau stagnante et sombre, elle rend son regard au gros œil. Dans sa cabane, attablé face à la petite fenêtre jamais fermée, le météorologue rédige son rapport. De temps en temps, il observe l’herbe et les nuages qui frémissent au passage du vent sombre qui s’avance ce soir sur les steppes. En ville, un petit homme déboule dans le tram. À l’intérieur, un jeune homme fait des grimaces en mâchant son chewing-gum et regarde, deux bancs plus loin, la jeune fille qui lui sourit. Dans un des immeubles, autour de la place de la fontaine qui saigne, une chambre d’enfant avec son mobilier de petite taille. Sur la porte et aux murs, trois affiches aux couleurs éclatantes et de dimensions variées. Sur la plus grande, un éléphant en habit de lumière fait de l’équilibre sur un gros ballon et jongle avec sa trompe, sur l’autre, un auguste hilare au pif écarlate, nous montre du doigt, sur la dernière, un grand chapiteau rouge et jaune s’étale. L’enfant est au bureau. Très appliqué, il colorie un clown plus grand que lui. Il vient de le construire en découpant/collant plusieurs feuilles de papier. Les rats se rassemblent dans les caves et près des tombes. Dans la ménagerie, alors que le chapiteau déborde des lumières et des cris du spectacle, un géant et un nain affûtent des poignards et des haches typiques des armes des grands bois.
On découvre tout un monde. Une sorte de guidage depuis la montagne, par la ville jusqu’au retour à la nature par les grands bois.
De l’intérieur et de l’extérieur à la fois.
J’aime ses instants que tu as choisi de saisir! Merci pour la balade 🙂