DEZOOM. Encore une longue journée qui touche à sa fin. Le genre qui n’en finit pas, où chaque pas a demandé un effort supplémentaire et où on se contente d’assister à l’égrainage des minutes. Les températures se sont envolées et les habitant.es du coin ont bu plus que de raison. Mais pour elle, peu importe. Elle vient de se poser sur la branche de ce bouleau, centenaire, attirée par un essaim de petites mouches qui grouille autour d’un reste de fruit rouge, reposant sur des galets. Quelques enfants jouaient là à cache-cache, une poignée d’heures plus tôt. Sûrement un reste de leurs éclats de rire. Tous ses sens sont en action. C’est le moment. Elle déploie alors ses larges ailes sombres et élastiques, pique du museau deux mètres plus bas et attrape au vol deux petits moucherons qui ne s’étaient rendu compte de rien. Pas de tergiversation, direction le fond du gosier. Elle reprend ensuite de l’altitude, à grands coups d’ailes, évaluant à l’aide de son radar à ultrasons la distance qui la sépare des toits. Elle connaît son parcours et sait pertinemment les angles à éviter. Elle surplombe à présent le champs de maïs, situé au bout de la route. A cette heure, il n’est plus qu’une déclinaison de gris, néanmoins agité par les manoeuvres de quelques rats des champs, eux aussi en quête de nourriture du crépuscule. La lune lui sert de point cardinal. Elle se dirige droit vers le clocher de la collégiale, un de ses repères favoris, surplombant la petite ville ouvrière. Le calme est de rigueur, la plupart des âmes ont déjà succombé aux affres de la nuit.
Un instant en fragments. J’aime beaucoup.
Merci beaucoup Jean-Luc pour ton retour. Je prends le train déjà bien en marche, retenu par manque de temps les semaines avant… le voyage va être sympa !
Prends le temps de t’arrêter dans les gares. Et bon voyage.