Passage piéton qui traverse la rue de Belleville entre le numéro 64 et le numéro 69| Passage piéton où j’aime traverser quand le feu passe au rouge et que le petit bonhomme est vert| Passage piéton constitué de 7 bandes blanches d’une longueur de 2m50 et espacées d’une largeur de 60 cm| Passage piéton tes bandes blanches sont sales et par endroit craquelées, elles laissent apparaître des rhizomes de béton| Passage piéton je te dévore du regard et voilà que je vois… la peau d’un éléphant, pleine de plis| Te toucher passage piéton, m’asseoir sur toi passage piéton, m’allonger de tout mon long sur toi, passage piéton, t’embrasser, te caresser, emporte moi passage piéton. C’est parti! Et je me laisse bercer par ton allure à l’amble, c’est bon passage piéton cette balade sur ton dos| Passage piéton tu me fais passer en toute sécurité du 19ème au 20ème| Passage piéton lisière urbaine, pas si brutale en vérité, à part l’exposition cagnard côté 19ème, ombre côté 20ème mais ça, ça change en cours de journée…| Passage piéton, je te souhaiterais Gué avec des larges pierres grises à la place de tes larges bandes blanches| Gué pour me rafraichir, me dépayser, m’y croire, me ravir| Passage piéton, les rayons de soleil dardent en ce moment sur le trottoir, rue de Belleville, je suis éblouie, je chausse mes solaires et te regarde intensément. Je glisse doucement jusqu’au sol, jusqu’à toi passage piéton et voilà que je m’enfonce entre tes bandes blanches, je nage, je crawle, je fais la planche. Merci passage piéton, je suis toujours en sécurité, à tes côtés| Ô mon précieux passage piéton|
L’infidélité du blanc qui se rachète une conduite à chaque rencontre qu’il fait avec n’importe quelle couleur, il se fond, confond en excuses à devoir éclaircir des teintes comme des partenaires qu’il ne choisirt pas lui même. Finalement , il n’est à l’aise qu’avec lui-même, même s’il rosit ou bleuit, mais il va encore dire que ce n’est pas de sa faute. Le blanc est un passe -muraille, il va avec tout, l’amant parfait sous le soleil tapant. Je l’aime particulièrement lorsqu’il joue à la marinière. Jean-Paul GAULTIER n’est pas loin. Pourquoi lui ici ? Pourquoi pas lui ! On fait presque ce qu’on veut dans cet atelier, sur fond blanc.Merci pour votre texte Romain, qui m’a inspirée. J’ai fait un tour en Grèce, et je regarde avec tendresse les passages protégés de la ville que j’ai envie de repeindre soudain !
Votre etxte me permettra de regarder d’un autre oeil et plus attentivement le prochain passage piéton que j’emprunterais. Merci