Quand je ne dors pas chez moi ou plus précisément dans mon lit (car j’ai déjà fait cette expérience en dormant dans le canapé), il m’arrive au réveil d’être complètement perdue, à l’instant précis où encore immobile dans les limbes du sommeil, j’ouvre les yeux et que je ne reconnais pas ce qui est devant moi. Je ne sais pas où je suis, je n’arrive pas à me repérer dans l’espace, je suis incapable de savoir où est la porte d’entrée? où sont les fenêtres? dans quel sens est le lit? C’est alors qu’une multitude de questions se mettent en route pour tenter de m’arrimer au présent: dans quelle maison suis-je? dans quelle ville? dans quel pays? suis-je en vacances? en tournée? est-ce l’été? l’automne? l’hiver? le printemps? Oui, je suis toute aussi perdue dans le temps que dans l’espace. Je ne m’imagine jamais plus âgée que je ne suis mais je peux me représenter à différentes périodes passées de ma vie. Sommes-nous en 1990? au moment de mes études? avant, après ma rencontre avec D? avec B? Entre sommeil et réveil, je ne sais plus où je suis ni qui je suis. Je suis perdue! Suis-je une autre?
La sortie d’autoroute que j’ai l’habitude d’emprunter est fermée pour travaux jusqu’au 5 septembre. J’hésite à sortir à la précédente puis je décide finalement de sortir à la suivante, quelques kilomètres plus loin. Cela me rappellera l’époque où 3 fois par mois je rejoignais JJ dans sa cabane. Après les 2 virages sinueux de la bretelle de sortie, je m’arrête au péage et je règle mon dû. Je redémarre tranquillement et je me surprends à fredonner gaiement France Gall « Si tu crois un jour que tu m’aimes… ». J’arrive à un stop et là: black-out. Il me semblait que la route filait toute droite pendant 8km jusqu’au « Bois des soupirs » sur la gauche. Et là, je suis devant un stop avec 3 propositions qui s’offrent à moi: en face, à gauche, à droite. Bercée par la chanson et perdue dans mes souvenirs, je me rends compte seulement maintenant qu’en fait je ne reconnais rien, surtout pas ce stop et encore moins ce carrefour et je me répète en boucle: « La route filait toute droite pendant 8km jusqu’au « Bois des soupirs » sur la gauche, la route filait toute droite pendant 8km jusqu’au « Bois des soupirs » sur la gauche… Ce n’est pas possible, j’hallucine, je me retourne, stupéfaite je regarde en arrière. Effectivement la route ne ressemble en rien à celle bordée d’arbres que j’aimais parcourir à vive allure pour me rapprocher au plus vite de JJ. Je me pince, je souffle fort, je fronce les sourcils, je claque des doigts, je regarde à droite, à gauche, pour mieux voir je sors la tête et me dresse par la fenêtre, l’air frais me fait du bien mais rien, rien de rien, je ne reconnais rien: je déchante.
Me voilà perdue avec vous..
Je me demande simplement : est-ce France Gall ou Françoise Hardy ? Finalement l’air me trotte dans la tête. Merci Cécile !
mais oui bien sur Marie, c’est Françoise Hardy! Je suis vraiment à l’ouest, quand je vous dis que je que je suis perdue ce n’est pas une coquetterie ni une figure de style. Merci pour votre lecture
Et bien c’est aussi France Gall.. une reprise. Donc pas si perdue !
Bonne soirée Cécile.
angoissant de se perdre avec vous à ce STOP