Tu y entres pour la 2éme fois. Trois étages par escalier, déjà sur le balcon la troisième porte à gauche. Un grand rideau thermique rouge velours se soulève dès la porte ouverte, tu te faufiles pour entrer dans un couloir étroit murs blancs et vieux carrelage par terre aux carreaux dix sur dix beige et marrons. deux portes fermées sur la gauche, les sanitaires, bon, à angle droit le couloir continue une ouverture, porte enlevée il reste les demi gonds, pour une cuisine très basique, le frigidaire et la vieille cuisinière pas de buffet mais un placard dans le mur une toute petite table avec deux chaises oh la fenêtre, vue directe sur La Moucherotte et les Trois Pucelles et l’évier, c’est bien l’évier d’un homme seul, plein de vaisselle sale inondée d’eau.
En face, une pièce mais vrai fourre-tout pleine de barda, des caisses plastique bleues et jaunes remplies de fil électrique, matériel de soudure, prises multiples ampoules neuves et morte, des piles AA et AAA6 une montagne de piles, rangées le long du mur ou au milieu, au fond à droite un établi improvisé, plein de bitonios, bazar, bricoles, c’est bien une pièce d’ancien électro-technicien, sur le mur en face, tous blancs les murs, des rideaux en coton moucheté de vert rouge bleu et jaune criard, en les soulevant, on découvre son armoire à linge faite de planches en bois blanc. oh de nouveau la fenêtre côté Ouest c’est le massif de Belledonne et Le Tanneron quelle splendeur.
Fin du couloir la porte avec vitre irisée donne sur une salle à manger ou de travail ? un bureau ancien avec quatre tiroirs sur la droite, bien rangé, il ne doit pas servir? puis une bibliothèque en bois rude elle aussi très pleine, Montaigne, Erri de Luca, Miguel Benasayag, René Char et tant d’autres pas de romans. sous la fenêtre et de chaque côté des baffles énormes posées par terre et chacune supportant une autre baffle, et poussée dans un coin, une table aux rallonges repliées franchement pas grande, de nouveau une bibliothèque à regarder de plus près, puis un deuxième bureau pas non plus pour un travail : dessus est posée soigneusement une déjà ancienne mais impeccable chaîne hifi Sony avec ampli tuner lecteur cassette et lecteur vinyle, sans un gramme de poussière, reliée aux grandes double baffles et en levant un peu la tête, trois rangées de CD bien serrés sur une triple étagère, au passage, on voit Chopin, Beethoven parmi d’autres d’un côté et de l’autre du jazz, beaucoup, Miles Davis Coltrane, Mehldau. Et sur le mur suivant, on a vu la dernière porte mais juste avant, deux fauteuils marrons-beige à la papa, un peu vieux, tout à coup, cette pièce paraît de bric et de brocs, tous sortis d’une réderie-brocante, même les livres et sauf la chaîne. L’électro-technicien bien sûr.
La porte entrevue donne sur la chambre, on voit le lit en premier, dans le coin. Très épais le matelas, neuf lui, un mal de dos traîne dans l’air. et laissant juste le passage, une armoire indéfinie marron foncé avec des roses sculptées tout autour d’une glace de la hauteur d’un homme, et après la fenêtre d’où on voit les Alpes, un troisième bureau, cette fois de travail, un ordinateur au milieu, entourée d’un amas de crayons gommes papiers divers recouverts d’une écriture fine, pleins de bouts de notes, numéros de téléphone chiffonnés ou pas, un carnet ouvert, avec des mots de passe, écrits en rouge, d’autres en noirs, raturés très raturés, le téléphone filaire noir, mais il doit beaucoup servir cet ordinateur, beaucoup.
En fait un intérieur presque normal, rien d’extravagant, presque classique, à l’opposé de l’homme qui l’habite. La suite montrera un homme attachant, bordélique, drôle, très drôle sans l’air d’y toucher, ayant beaucoup lu beaucoup appris tout seul, une vie chaotique mais d’une richesse incroyable mais ce sera une autre histoire.
Belle ballade que tu nous offre Simone avec une vue qui a l’air magnifique. Un grand bol d’air. Merci.
Véronique, je viens juste de l’envoyer, ça fait plaisir ton commentaire. Merci beaucoup.