Salon; un homme en survêtement et tee-shirt bleu ciel sur lequel est écrit en lettres blanches Bruno avec le chiffre 9, il est assis au bord du canapé, il est penché légèrement en avant, les coudes appuyés sur les genoux, il regarde avec attention sa main droite qu’il porte en l’air, elle est partiellement bandée avec un pansement plus important autour de l’auriculaire. A sa droite sur la table basse qui est devant lui, une télévision est allumée, c’est l’heure de télé-foot|
Cuisine inondée de soleil; sur une plaque en vitro céramique, une casserole dans laquelle une décoction de gingembre bout à petits bouillons, à côté sur le plan de travail un citron pressé, une pot de miel et une petite cuiller|
Pallier; une femme passe l’aspirateur sur la moquette, elle chantonne pour elle même des airs d’Édith Piaf: « non rien de rien », « la vie en rose », « mon légionnaire » et aussi Gilbert Bécaud: « encore une fois » et Pierre Bachelet: « marionnettiste »|
Chambre; un enfant allongé sur le dos dans un lit à barreaux, il suce son pouce, entortille une mèche bouclée autour de son doigt. Son regard est extrêmement concentré, perdu au loin dans le vide et tourné à l’intérieur de lui-même au plus profond|
Au cabinet, un homme âgé pisse debout, il vise, il est appliqué à ne surtout pas mettre une goutte sur la cuvette, il respire par à-coups|
Vestibule; une console sur laquelle un téléphone marron à touches blanches sonne dans le vide, aucun répondeur ne se déclenche pour prendre un message et arrêter la sonnerie, il sonne et résonne, inlassablement|
J’adore le décor. Et tout d’un coup…
Voilà un bel immeuble sans façade.
Tout est vu… et… entendu !
Merci !
Hello Cécile, merci pour ces portraits.