Il arrive tous les matins sur la terrasse de l’appartement d’en face, un bol de café dans une main, une assiette et quelquefois un livre dans l’autre. Entouré par deux chats, l’un noir et blanc, l’autre d’une couleur indécise, il s’assied par terre ou alors sur le petit muret qui entoure la terrasse. Il regarde le ciel, boit une gorgée de sa boisson (j’ai décidé que c’était du café), pose l’assiette à côté de lui, enterre ses dents dans ce que je crois être du pain grillé beurré (mais comme j’ai aussi décidé qu’il était végan à cause de sa maigreur excessive, c’est peut-être autre chose à l’aspect blanc). Il boit, mange, regarde les chats qui paressent autour de lui, lit quelques phrases du livre qu’il a apporté, se déconcentre facilement, replonge le nez dans sa boisson. Parfois, il marche de long en large, son bol à la main, comme pour se dégourdir les jambes ou pour réfléchir à quelque chose (c’est probablement un sédentaire, qui travaille sur son ordinateur à partir de chez lui). Parfois, toute la famille arrive sur la terrasse, sa femme, maigre comme lui, ses deux enfants adolescents, également maigrichons, et ils font un pique-nique. Etalent des nappes sur la terrasse, y déposent plusieurs plats bien garnis, des bouteilles, des verres. Les ados jouent avec les chats, picorent dans les assiettes, tandis que les adultes s’assoient à l’ombre et parlent. Je le vois ailleurs que sur la terrasse, sur son balcon de pierre, en train de bricoler quelque chose ou alors je le croise dans la rue. Quand cela arrive, je détourne poliment la tête et lui aussi.
Bonsoir Helena
L’autre chat, de « couleur indécise », je le vois. Écaille de tortue, j’en suis sûr. Du fauve, du roux, du noir, un peu de blanc peut être. C’est donc une chatte : tous les chats à robe tricolore sont des femelles.
Hehehe ! Je vais voir ça demain et je te dirai !
« enterre ses dents dans ce que je crois être du pain grillé beurré « , l’image est craquante ! Il faudra probablement lui tendre une serviette. Je me demande si le deuxième chat, le noir, n’est pas celui de PEREC. Vous nous direz si vous l’avez retrouvé ( il était souvent sur son épaule). Merci !
Ah, oui! Cela se pourrait, mais mon voisin, à qui je tendrai la serviette prochainement, n’a pas l’air d’être écrivain ! Merci d’être passée !
“enterre ses dents dans ce que je crois être du pain grillé beurré “ saisie et la vie se déplie sous tes mots
Oh, merci Nathalie !
scène de vie si bien rendue que l’on se sent voyeur ou juste installée derriere vous. Un plaisir que de vous lire à chaque fois.
Merci, Danielle ! C’est vrai que de ma fenêtre la tentation d’être voyeuse est grande. Contente que je ne sois pas la seule !