Ça me fait penser à un petit angle de rues à Venise, près des Fondamente Nuove, pas loin du Rialto. Les chemins s’entrelacent, on peut prendre l’un comme l’autre, quoi qu’il arrive c’est un détour, pas de vol d’oiseau possible. Mon corps se fond dans le détail des linteaux, les parois sont rugueuses, les vierges se cachent dans toutes sortes de niches. Le dernier jour, je frottais ma peau contre les murs et je pleurais en respirant la pierre.
Pour m’en extraire, la désincarnation. Venise rejoint les rares îlots illuminés de mon plan du monde, comme dans ce jeu d’ordinateur enfantin, bizarre initiation à la cartographie. Le brouillard les sépare, ils me sont familiers, c’est bon je les connais : je m’y suis perdue.