C’est une table ronde, en fer. Une table verte. Le plateau est parsemé de trous, motifs arrondis, et les pieds en ferronnerie offrent des courbes esthétiques sans intérêt pratique évident. Une table de jardin pour quatre personnes, posée dans l’herbe jaunie. Quatre chaises donc, du même métal, de la même couleur. Quatre chaises identiques, et l’on serait bien en peine de distinguer l’une de l’autre, d’en préférer une à ses voisines. La table ne sert pas. Le dossier de chaises est appuyé, penché, contre le cercle du plateau depuis longtemps. Dans l’espoir sans doute un peu vain de protéger leur assise des intempéries. Seuls deux des quatre pieds des chaises touchent le sol, s’y enfoncent légèrement. Personne ne s’assoit jamais là, mais c’est pourtant cette table qui donne au petit jardin son statut de jardin. On pourrait s’y installer. Prendre une chaise, la reculer un peu, s’asseoir, poser une tasse de café fumant sur la table et regarder vers le noisetier en soufflant un peu pour refroidir le café. C’est une table ronde, inutile, où l’on jouerait aux cartes une fin d’après-midi d’été. On la laisse là parce qu’un jour peut-être quelqu’un voudra jouer aux cartes, boire un café, écrire à l’ombre du noisetier. La peinture est verte comme au premier jour et rien ne bouge. La rouille même s’abstient. Une table verte. Une table en fer. Une table ronde. Des pieds en ferronnerie. Une table banale. Et rien ne se passe.
Cette vie qui pourrait être autour de ce salon de jardin figé dans une sorte d’éternité inutile , ai beaucoup aimé !
Merci !
Bonjour,
la mienne est blanche mais la rouille y a fait son travail
elles sont cousines certainement
belle vie à elle
Même si on ne s’y installe pas, ces tables ont un indéniable charme. Et elles le transmettent aux jardins qu’elles habillent.