« Au bord du fleuve, les gens vont et viennent,
Ne pensant qu’à déguster la perche délicieuse.
Mais avez-vous remarqué cette pauvre voile
Qui apparait et disparait dans les vagues et le vent ? »
Un pêcheur dans le fleuve, Fan Zhongyan, 989-1052
Manuscrits trouvés dans la chambre d’hôtel – extraits
# Petite variation 1 – Un narrateur qui en sait autant que le personnage, c’est-à-dire pas grand-chose. L’homme assis regarde. Depuis longtemps, le professeur Zi avait pris l’habitude de s’attarder à la contemplation. Son majordome, un ancien soldat, lui portait à heure fixe ses collations. Il était le seul dans le manoir familial à rester immobile, aussi l’avait-on surnommé l’Iguane. Par bonheur, le parc ne manquait pas de lieux à contempler : le jardin de roses trémières rapporté des Indes par la Compagnie Jésuite,, le vaste bassin orné de poissons chinois et thaïlandais rapporté par son vieil ami, le professeur U, les statues grecques et à l’intérieur du manoir, les meubles style Renaissance, les faïences, ciboires, tapisseries… Le maître est donc immobile. Tout autour dans les villages environnants, l’immobilisme du châtelain commence à faire grand bruit. Plus étrange encore, l’immobilisme semble gagner la végétation même qui ne grandit plus sans pour autant se flétrir. La source ralentit son débit. La terre semble frappée d’endormissement. Il n’est pas rare de croiser au coin des travées, des couloirs recouverts de portraits baroque ou Rococo., des valets baillant à la dérobée, le majordome frappé de paralysie, debout les yeux fixés sur l’horizon. Alangui, le châtelain ne reçoit plus, sauf son vieil ami le professeur U. Lui seul résiste au phénomène et lui apporte gaillardement des nouvelles de la vallée. Un jour, ou plutôt une nuit, une vieille gouvernante vient à passer à l’âge vénérable de 101 ans. Le médecin prévenu sur le champ fit son apparition enroulé dans un puissant manteau – bien que le printemps accompagna ces évènements, pour se protéger du maléfice. Il constata le décès. Quelle ne fut pas son épouvante de constater l’immobilisme de toute la maison. Le corbillard et les fossoyeurs n’arrivèrent jamais au manoir : ils furent frappés d’immobilisme 25 mètres avant le seuil.
# Petite variation 2 – Les journaux relatèrent les faits, la nouvelle fit le tour de la région puis du canton puis du pays et enfin du monde. Des journalistes par centaines se précipitèrent aux abords du manoir pour réaliser des clichés, bien qu’ils ne pussent interroger les victimes que d’ailleurs ils n’osèrent pas approcher, ils tentèrent avec des appareils sophistiqués de capter l’immobilisme de ces êtres. Mais les clichés ne révélaient aucune trace. Bien sur des chercheurs de la région avaient essayer divers prélèvements sur le sol et dans l’air afin d’analyser. Rien de satisfaisant. L’un deux fit une hypothèse : il aurait suffit de réussir à prélever un atome ou molécule de temps, car l’immobilisme dans l’espace était surement corrélatif à un immobilisme dans le temps puisque ces derniers sont relatifs l’un à l’autre. Devant l’impossibilité de la manœuvre, on fit appel à de nombreux philosophes, rien de probant! On convoqua alors des sourciers, des cartomanciennes, des druides, des rebouteux de toute sortes, chacun s’installa. Certains profitèrent pour établir des rendez-vous et on fit la queue pour se faire tirer les cartes, ou lire l’avenir. La question était : serais-je moi aussi frappé d’immobilisme et si oui quand ou bien, frappé d’immobilisme pourrais-en je encore converser avec mes proches ou alors être en contact avec le royaume des défunts. La plupart vendaient des amulettes et certains recherchaient dans la forêt proche des lieux à fort magnétisme pour recharger les énergies ou des abris dans les arbres. On se mit à construire des cabanes et la moitié de la population a commencé alors à migrer. On appela cette période « Le temps de l’arbre« . Les écoles, les cafés (il y en avait trois) ont donc commencé leur mue. Le châtelain, est donc plongé dans l’immobilisme depuis maintenant une année ainsi que les fossoyeurs, il a eu d’autres victimes. Ils avaient tout de même une sorte de résilience, pour se nourrir au bout d’un certain temps. Ils ne semblaient plus être de ce monde; quelqu’un eu l’idée de rapprocher certains évènements de leur vie. Chacun avait été peintre ou bien l’un de leurs ancêtres, et c’est peut-être la pratique de la peinture à
Les disparitions ne sont pas toutes connues, il est des disparitions dont on ne parle pas, où les avis de recherche ne sont pas parus sur les écrans télévisés, des recherches ont été menée, des battues, des quartiers passé au peigne fin, mais peu de retenti dans les réseaux sociaux, les journaux, les radios… un jeune homme disparait dans la nuit, est-il parti rejoindre les loups tout seul ou bien la meute est-elle venue à sa rencontre. Il a pu rejoindre seul un endroit isolé et s’être laissé coulé dans la montagne.
Manuscrits trouvés dans la chambre d’hôtel – extraits
# Le livre des concordances – 2 amis se retrouvent dans les ruines d’un manoir abandonné, l’un deux découvre un ancien manuscrit. Ils s’installent dans un des salons du manoir, où il reste encore quelques meubles, de grands fauteuils, et des tentures, et commencent à lire le livre. Ils s’aperçoivent que ce livre raconte la vie de l’un d’eux « A ». Tandis que B fait la lecture des passage racontant la traversée en Transatlantique, il est pris d’un hoquet inextinguible qui l’oblige à cesser sa lecture . A prend le relais et entame la lecture à haute voix, passé le chapitre relatant la traversée en Transatlantique, alors que l’équipage doit faire face à une tempête sur plusieurs milles nautiques, coupant les passagers du monde, et mettant leur vie en jeu, A est également pris de hoquet au moment où il s’aperçoit que le chapitre suivant relate des fait de sa propre vie. Par un effet de concordance, ils ne peuvent s’arrêter de lire malgré leur hoquet respectif, cherchant dans le livre, le lieu et le moment de leur rencontre. Mais le récit ne cesse de bifurquer, à peine pensent-ils que le moment va arriver, que d’autre personnages apparaissent faisant naitre d’autres circonstances, remontant parfois dans le passé de leurs aïeux. Ils ne peuvent cesser de lire, renoncent à manger et dormir , pendant plusieurs jours. La pièce qu’il découvre à côté du salon est tapissée de livre, anciens ou récents, et ils se mettent à chercher dans leur lecture des traces, des signes qui les emmèneraient vers un autre livre, qui résoudrait l’énigme. Chaque livre ouvert recèle d’autres épisodes de leurs existences respectives mais jamais, celle qu’ils ont vécus ensemble. Le temps s’est alors découpé en deux brins et ne se rejoignent jamais. Ils disparaissent plusieurs mois, délaissent leurs famille et leurs emplois. On les retrouvera hagards et hirsutes, mangeant des baies, Robinsons sans vendredi mais ayant épuisé les ressources des livres. On les retrouvera justement un vendredi. Transporté à l’hôpital, ils ont commencé à écrire chacun séparément le récit de leurs mois de retraite.
# Barème des angoisses # Schizophrénie Névroses obsessionnelles Hallucinations Errance Abandon Disparitions Apparitions
# Barèmes des hypothèses # Disparition volontaire Enlèvement Folie Errance Changement d’identité
@ JOURNAL DE LA CHANTEUSE ROCK
Le patron du bar m’a contacté il y a dix jours, il pensait que je n’accepterai de chanter avec ce groupe dans son bar a cause de la sono et de l’environnement acoustique ; le bar se situe sur un terrain vague je reçois même sur mon smartphone des photos de l’endroit avec une photo de son potager . Il photographie la scène; on la voit de trois quart et la photo est floue. il y a une photo avec un mur où sont collées des photos des groupes : des punks, les Seventies and the Green Fishes, Les quatuors dont le guitariste a joué avec des rockers célèbres comme Joe Cooker, et même Bowie. Des musiciens qui ont joués avec Mike Hopfer, le bassiste a joué avec Eric Clapton et même : Eric Clapton est sur des photos!…ce jour là, je rencontre un homme qui arrive à l’hôtel vers minuit. Minuit c’est un titre musical « Round Midnight », il me vient à l’esprit de chanter mais des choses plus jazz, même de reprendre des standards de Billie Holyday, j’avais mes écouteurs sur les oreilles et je trainais dans le salon en bas dans l’hôtel, j’avais commandé un double gin tonic. Je me demandais ce qui me valait cette conversion – mais plus j’écoutais et plus je me laissais bercer et la voix de Billie me hantait. Je voyais bien que quelque chose allait basculer quand j’ai vu le type passer à côté de moi sans vraiment me voir, hagard, plus tard une ou deux heures plus tard un autre homme est arrivé je me souviens, avec le mème œil hagard. Je m’en souviens maintenant parce que j’ai refait dans le détail toutes les allées et venues mentalement, je me suis arrêtée aux plus petits détails, au moindre frôlement avec un objet, des bruits, des sons, n’importe quoi qui aurait pu me laisser une piste. mais ce soir là je n’entendait rien, je surfais sur les morceaux de Billie, je lisais ses textes, en fait je me souviens à peine de l’heure à laquelle je suis allée me coucher, dans ma mémoire, il reste les traces de blues, la nuit le silence de la nuit quand j’ai marchè sur la moquette qui étouffait le bruit de mes pas quand je me suis couchée bourdonnaient encore quelques accords – j’ai tendu l’oreille, rien ne parvenait de la rue aucun son. Silence et j’ai dormi sans rêve jusqu’au lendemain. je ne pensais plus à lui. il avait disparu….
Se documenter
lire ….Balzac, Buzzati, Manganelli,
– Quelques disparus : Ambroise Bierce – écrivain, Louis Aimé Augustin Leprince – inventeur du cinéma, Percy Harisson Fawcett – aventurier, le bataillon de Norfolk, Richey Edwards -chanteur punk des Manic Street Preacher….
BRAVO !
merci Brigitte, au prochain rdv Zoom!!!