1) À la surface du sol, tu as repéré un petit morceau de céramique. Tu t’es baissée pour le ramasser. Il tient dans la paume de ta main. Tu as retiré la terre, la poussière et les couleurs chaudes et chatoyantes ont alors resplendi. Légèrement ébréché, un coin est cependant intact, le reste est brisé laissant libre cours à l’imagination. Tu te demandes à quel objet a appartenu ce bout de mémoire. En le détaillant, tu t’aperçois de la finesse des ornements et devines au détour d’une arabesque le dessin d’une fleur, d’un oiseau. Le temps a passé. Combien ?
2) À la surface du sol, tu as repéré un petit morceau de céramique. Tu t’es baissée pour le ramasser. Il tient à peu près dans la paume de ta main. Du bout du doigt, tu as retiré minutieusement la terre qui opacifiait la surface, la poussière s’est volatilisée et des couleurs chaudes et chatoyantes ont alors resplendi. Cassé, brisé, ébréché sur la plupart des bords, un coin est cependant intact. Ton imagination vagabonde. Tu te demandes à quel objet a appartenu ce bout de mémoire. En le détaillant, tu t’aperçois de la finesse des ornements et devines au détour d’une arabesque le dessin d’une fleur, d’un oiseau. Le temps a passé. Etait-ce un carreau de céramique qui ornait une entrée ou le mur d’une salle d’eau ?
Les couleurs. Bleu, rouge, jaune, vert… Plutôt un bleu émaillé de rouge ou de jaune et de vert. Difficile de faire un choix. Se représenter l’œuvre.
L’objet. Une partie d’un plat ou d’une décoration murale. Le sol d’une entrée de maison pour revenir à la terre.
Notes : que vais-je faire de ce morceau de céramique ? Un lien au passé. Une mémoire embarrassante. Une question qui vient tourmenter « tu ».
3) À la surface du sol, tu as repéré un fragment de céramique. Tu t’es baissée pour le ramasser. Il tient à peu près dans la paume de ta main. Du bout du doigt, tu as balayé la terre qui opacifiait la surface, la poussière s’est volatilisée et des couleurs chaudes et chatoyantes ont alors resplendi. Du bleu, du jaune et du vert. Ébréché sur la plupart de ses bords, un coin est cependant épargné. Ton imagination vagabonde. Tu fais des liens. C’est certainement un carreau de céramique qui ornait l’entrée ou le mur de la salle d’eau. Un échantillon du temps d’avant. En le détaillant, tu t’aperçois de la finesse des ornements et devines au détour d’une arabesque le dessin d’une fleur, d’un oiseau. Le temps a glissé vers l’ailleurs.
Notes : Autour, c’est encore le vide. Le décor est absent à lui-même. Il faut pourtant entrée dans la maison, ou ce qu’il en reste et retrouver le carrelage d’une autre époque, celle qui n’est jamais évoquée.
Une photos en noir et blanc serait peut-être un témoin, un lien avec ce passé endommager. Au fond du sac à main, elle attend d’être sortie.
4) Sur le sol, un fragment de céramique gît. Ramassé, épousseté et scruté. Aussi large qu’une ancienne pièce de cinq francs, mais plus épais. Ébréché. La poussière volatilisée, des couleurs chaudes et chatoyantes ont alors resplendi. Du bleu, du jaune et du vert. Une légère trace d’usure. À la réflexion, certainement un carreau de céramique qui ornait l’entrée ou le mur du couloir. Finesse des ornements. Un échantillon du temps d’avant, celui qui a glissé vers l’ailleurs et s’est brisé. Et au détour d’une arabesque, le dessin d’une fleur, d’un oiseau. Sur la photo en noir et blanc, le même dessin de la fleur et de l’oiseau reproduits, reproduits, reproduits…
Notes : retrouver une émotion, un instant suspendu. Affronter une révélation.
Qui es-tu petit morceau de céramique ? Abandon du « tu ». Distance.
5) Un fragment de céramique émerge du sol. Ramassé, épousseté, il est aussi large qu’une ancienne pièce de cinq francs, mais plus épais. Ébréché. Il pourrait servir de palet pour jouer à la marelle. La poussière écartée, des couleurs chaudes et chatoyantes ont alors resplendi. Du bleu, du jaune et du vert. Une légère trace d’usure. À la réflexion, certainement un carreau de céramique qui ornait l’entrée du couloir qui menait à l’escalier. Finesse des ornements. Un échantillon du temps d’avant, celui qui a glissé vers l’ailleurs et s’est brisé. Et au détour d’une arabesque, le dessin d’une fleur, d’un oiseau. Sur la photo en noir et blanc, le même dessin de la fleur et de l’oiseau reproduit, reproduit, reproduit…