21 heures, novembre, pluie. 1969. Façade d’un immeuble de briques bas dans une rue étroite de la grande ville. Trois étages, et peut-être quelques occupants sous le toit en pente puisqu’on voit des vasistas éclairés.
Rez de chaussée : Un store ouvert sur une pièce lumière allumée. Rien d’autre. Concierge ? Rien ne bouge, mais on voit des étagères sans livres ni bibelots quand on passe. Un chat dodu occupe le seuil de la seule fenêtre, comme surveillant la rue. C’est sans doute pour lui que le store reste ouvert.
1er étage : quatre fenêtres dont deux avec balustrade. Toutes éclairées. Une dame circule derrière celle de gauche : elle porte un plateau. Déco bien visible car pas de rideaux : moche, d’ailleurs, papier peint à la mode du moment, grands motifs oranges et marron, une table en bois clair, quelques chaises. La dame semble seule. Fenêtre d’à côté : une chambre d’enfant? Lumière douce, pas de meuble visible. Lit trop bas, peut-être. Les deux autres fenêtres appartiennent de toute évidence à un appartement différent : décoration plus sobre, murs beiges, tableaux aux murs. Pas d’habitants visibles, mais la lumière est allumée. Un dîner qui s’est terminé, une vaisselle en cours, des enfants à coucher….
2è étage : plus difficile à voir, mais on devine. Une fenêtre non éclairée au dessus de la dame au plateau. Une autre avec une lueur franchement rouge : abat jour coloré, grande armoire à l’ancienne dont on voit le faîte. Héritage de la grand mère ? Pas facile à installer dans un appartement étroit en ville. L’autre appartement ( si on considère que tout est symétrique et qu’il y a donc deux appartements par étage) est plus discret, presque gris, comme abandonné. On n’aperçoit que des pans de tissu chamarré qui pendent aux battants des fenêtres.
3è étage : les mêmes deux appartements, l’un brillamment éclairé au néon, comme s’il s’agissait d’un atelier (couture ? Cuir ?). L’autre est plongé dans le noir. Couche-tôt ou vacanciers…
Sous le toit, les vasistas éclairés, ameublement probablement sommaire de chambres d’étudiants en plein travail.