27/09

27 septembre 2001

Une petite maison en brique, du silence, quelques photos l’après-midi dans un champs, des pas dans la boue, mon ami sort sa tête des blés, le vent souffle et nous force à crier pour nous entendre, une vieille usine de carcasse rouillées, à travers ses tôles, des voix et des percussions sonores résonnent dans le ruisseau, quelques arbres moignons sur le parking du centre-ville. Après le film, le cinemeccanica ronfle encore, la pellicule vient fouetter le sol régulièrement,  je prends la voiture avec des amis et puis au milieu de la forêt, j’arrête la voiture pour vérifier le moteur qui ne tenait que par une goulotte en carton fabriquée à la hâte, c’est alors que nous sortons tous pour observer une lune extraordinaire qui remplissait le ciel et illuminait la nuit. Rougeoyante, large, posée, elle semblait nous proposer d’embarquer. De retour à la maison ce climat avait échauffé les esprits, je me souviens d’une chemise de soie et de quelques boutons difficiles à enlever, d’une discussion en chuchotant, à l’oreille, et du retour au silence dans cette petite maison de brique.

27 septembre 2017

Des escaliers, je lui cours après, essouflé, je lui propose un sujet et j’ai envie de parler de ce nouveau travail, de cette classe, je ne suis pas certain de ce que je fais, il me dit de sutout ne rien changer qu’ils vont réussir à comprendre ma tournure d’esprit. Je revois un autre garçon maquillé façon Johnny Depp dans Pirates des Caraîbes, il me parle de cinéma, de 120 battements par minute, ça va vite, je suis stimulé et en m^me temps endormi par les cours, j’apprends à composer avec ce temps qui parfois défile vite et d’autres fois ralenti à l’extrême, ce lieu m’était cinnu je l’avais apprivoisé sans l’aimer pour autant, loin de chez moi, quartier riche des souvenirs infantilisants à reconstruire, à effacer, j’ai l’impression de pouvoir d’avantage trouver ma place.

27 septembre 2016

Des bougies partout, il faut revenir à la maison, revoir les vieux carnets. Un livre de Tarkovski sur la table. Tout a été préparé de main de maîtresse, jusqu’aux annotations sur le calendrier, les carnets ouverts racontent son voyage dans le désert, le souvenir de son jus d’orange est proche. Comme je n’ai jamais resenti la vie aussi fortement. J’aide à reboucher un trou dans la chambre, je ne demande pas comment il est apparu mais je me doute que la souffrance extrème des derniers instants ait mérité des coups, j’entends ces bruits, je revois ce regard dur et profond dans lequel je me plongeais dix ans avant un 27 septembre quand nous révisions sur des cours du CNED que j’avais pris l’accordéon, qu’elle m’appelait mon prince. Je l’admirais comme un ange au-dessus de toute préoccupation matérielle dans un élan créateur et d’énergie qui me ravissait et qui m’avait sans conteste donné le courage de ne jamais réfréner mes intuitions même si parfois l’explosion était proche et que le verglas remplaçant l’appartement dans lequel elle ne voulais plus vivre vibrait une vie de risques de danger et de lutte quotidienne contre une violence radicale.

27 septembre 2008

27 septembre 2015

Comme tous les ans un repas est prévu qui sent le fromage, des montagnes de fromage de tous les pays, comme il aplu, nous nous sommes réfugiés à l’abri dans la cité, les regards s’échangent vite, les discussions fusent, j’aime parler avec tout le monde et voir ce qu’on peut faire comme projet, promesse de rendez-vous, de répétition, de café, d’un groupe à l’autre je navigue, Ulysse est avec moi, le directeur se confie, Naoko et Thomas, Veronica et Shira valsent avec leurs assiettes et leur verre de vin rouge, tiède, il fait chaud, on va jouer cet après-midi, le documentaire se prépare sur les murs de ma chambre.