Un chignon serré sur le haut du crâne ; quelques cheveux gris et fourchus en dépassent ; des yeux de mousse, flaques vertes tapies de marron, des miroirs ; elle est grande, et forte aussi, comme trois hommes.
En son for intérieur, une métamorphose, la sève qui traverse son corps, qui irrigue ses organes, elle s’enracine, dans cette terre d’hiver qu’elle regarde, qu’elle ne cessera jamais de regarder.
Toute la journée, sur les coteaux, elle taille les fruitiers, les dards, les rameaux à bois, les boutons à fleurs, elle sait les distinguer pour ramener les fruits au centre de l’arbre et laisser la part des oiseaux.
Est-ce que je suis en train de mourir ? Ces bras frêles, cette peau striée, vieille pomme, et tes pas qui ralentissent. Mais cette joie ? Demain, on te retrouvera plantée là, branches en l’air, tendues vers le ciel et la lumière. On te prendra pour un prunier sauvage, on s’émerveillera de tes fleurs blanches, on s’étonnera que tu ne donnes pas de fruits, on s’occupera de ta coursonne. Est-ce que je suis en train de mourir ?
Quelle étonnante résonance entre nos deux personnages, le vôtre et mon vieux Faustin (ici dans EUX https://www.tierslivre.net/ateliers/eux/)
Des personnages issus de la glaise, engendrés par la forêt, par les paysages et par les saisons qui relancent la vie jusqu’au bout des branches.
Merci…
elle porte une robe en ce satin fermière que j’ai aimé, violette ou noire avec de minuscules fleurs, plutôt une blouse qu’une robe d’ailleurs