Les odeurs sont évanescentes. Comment écrire, c’est à dire fixer, l’évanescence ? Je ne sais pas.
Il me semble qu’il n’y a pas grand chose à dire de l’odeur en tant que telle. L’odeur ne peut produire des mots que par ce qu’elle évoque, l’objet ou le corps dont elle émane, le contexte dans lequel elle est apparue, ce à quoi on la compare. Mais alors ce n’est plus de l’odeur que l’on parle, mais de son contexte.
Peut-on parler de l’odeur sans faire appel à d’autres sens que l’odeur ? C’est à dire sans métaphore ou autre procédé synesthésique ?
Essayer de dissocier mentalement l’odeur de l’herbe sèche de l’idée de l’été. Expérimenter l’échec de cette tentative.
Quand je sens l’odeur, est-ce que je deviens l’odeur ? Si non, où se situe la séparation ? J’explore cette question et me vient ceci : l’odeur est ce qui me fait goûter de manière la plus directe le caractère illusoire de mon être en tant qu’entité séparée du monde.
L’odeur annule le temps. Chaque année, quand vient le temps des foins, le temps de mon enfance revient avec. Je ne fais pas ici de poésie. Ce que j’expérimente, c’est le retour du passé dans le présent. Le passé devient du présent. Ou du moins quelque chose du passé échappe à sa condition temporelle, en habitant l’odeur du foin. Quelque chose comme ça.
Réveil méditatif avec les sages d’hier et d’aujourd’hui
Je propose un espace de présence à soi et à son environnement, en alternant l’assise et des mises en mouvement douces du corps, en conscience. La lecture de courts textes de diverses traditions, en ponctuant l’atelier, accompagne et soutient ces moments de présence simple et incarnée.