#anthologie #25 | l’odeur est une patience

je m’allonge je m’étais allongée je sais réchauffer ma mémoire je m’étais allongée je ne sentais pas j’ai insisté d’autres auraient paradé je suis restée moi la fille allongée et que ce coucher permettait d’absorber et c’était le corps couchée je crois que je vais y arriver à faire remonter de même mon carnet posé à hauteur de mon horizontal je n’ai pas trouvé mieux pour que assemblés mon corps et cette odeur montent remontent de même j’installe je bricole un ascenseur de sensations de senteurs et c’est fragile si je me penche trop l’odeur s’évanouit je dois recommencer et c’est par le corps

l’odeur est-il une pulsion ?

16 commentaires à propos de “#anthologie #25 | l’odeur est une patience”

  1. je lis et relis ton texte étonnant
    du merveilleux là dedans, et peut être l’odeur ne viendrait elle pas de la position allongée ?
    en tout cas contente de te lire, Delphine

    • Merci Françoise !

      Et au passage te dire que le manuscrit pour lequel tu m’avais donné quelques précieux conseils a trouvé un éditeur, et qu’il sera publié en janvier 2025 par Quartett éditions. Joie et remerciements !

  2. Je ne sais pas si l’odeur est une pulsion, mais votre texte ne cesse de m’interroger ! Oui les odeurs sont si fugaces et tout le corps sans doute participe à les saisir (le contexte peut permettre de mémoriser, de ressusciter une odeur, il me semble). J’ai eu l’impression en vous lisant de retrouver la proposition à partir de Sarraute (Tropismes).

    • Merci Marlen !

      Et je n’ai pas encore connaissance de la proposition à partir de Sarraute car j’interviens un peu chien fou (notez qu’au féminin cela ne donne pas la même chose!) dans l’ordre des propositions ! 🙂

  3. Intrigue cette odeur précise et non dite, qui ne remonterait que par corps couché, qui disparaîtrait au bougé, dans le mouvement à peine du corps.
    Pulsion parfois, c’est certain.