東
Nous entrons dans cet espace noir longtemps enfoui en soi.
C’est une sorte de langue sombre et putride où poussent les hurlements de la terre. Pays de sang. Le ciel noir gronde, plein d’insultes. Et la langue putride et sombre n’en peut plus de toute cette colère.
Agglomérées, au loin, des taches de toutes les nuances de gris s’agitent. Elles bougent dans le vent. Puis exténuées elles s’arrêtent. Et tout crache sa haine ici.
Un arbre grimace douloureusement. Son regard hideux te brûle et te lacère. Il réveille en toi un sentiment de culpabilité pour des choses dont tu ne te rappelle pas.
Dans un coin, une cabane en bois attend.
中
Tu es le nombril d’un monde en décomposition. Tu écris.
西
Cet espace noir est plein de choses cassées.
Tu es assis, tu écris, et derrière toi, tu sens que quelque chose est là, qui va frapper. Quoi ? Tu ne sais pas. Il y a des éclats de tout un tas de choses. De vieilles photos trainent d’amours déçus, sauvagement noircies. Des morceaux du passé. Des souvenirs difformes. En lambeaux. Accusateurs.
南
Ne t’es-tu jamais demandé ce qu’étaient ces cris au-delà du mur blanc qu’une vitre séparait de toi ? Tu évitais de t’en mêler. Par lâcheté. Tu tenais à ta tranquillité.
Dans l’allée, de vieilles ombres vont et viennent, tapent à la vitre.
Des coulées de sang passent le mur.
Un femme se plaint que ses filles regardent des dessins animés.
北
Contre le mur, la balancelle est à l’arrêt. Sur son toit, Clémentine dort.
Très fort texte, jad, – pour moi – si on gardait le nous jusqu’au bout je crois que le texte en serait encore renforcé et dans le nous, tu et je sont ensemble,
Belle semaine,
Cat