#boost #10 | La vie comme énigme
Aller à contre- courant, où vont les fleuves indomptables, sournois et majestueux…
Aller , ignorant leurs grâces qui vous détourneraient sans remord, jeu du chat et de la souris, éternels recommencements. Le chasseur connait sa proie, sa patience feinte épuise. Ruser encore. Le temps est compté. Aller, aller , plus vite
Aller, l’œil vif, délesté pour un moment des poids de l’existence habituelle. Léger et vif du commencement. Combien de commencements pour aller vers recommencer … Nul ne sait vraiment… Et la peur des recommencements … qui paralyse l’action. Comment faire pour sembler oublier, oublier semble impossible, et malgré tout , conjuguer un oubli pratiquement impossible et faire comme si … Comme si, acteur en somme de tout ce qui échappe. Cogitations d’un commencement et le chemin, soudain, parait moins incertain
Là-bas, il y avaitdesfleuves dociles, des paysages aux courbes douces, du sable fin, des hamacs tressés pour le repos, des bras accueillants, du temps pour les poètes, rêver un peu aussi.
Plus loin, au-delà du vain, du futile, de l’inutile et du temps compté Et transformer les quêtes vaines, les espoirs écornés. Et lassitudes . Et déclin.
Et repartir . Ne pas se retourner , allonger le pas , augmenter l’allure Les pieds à la manœuvre, la tête en lambeaux.
Un maigre credo , aller ! aller plus loin !
Plus loin, délesté des hésitations, , chercher à nouveau Ce qui fut, resté dans les limbes, ce qui pourrait, à quel prix de vies humaines ?
Ce trop lourd qui pèse dans la balance. Le doute écrase, le doute immobilise, le doute pousse aussi vers l’ailleurs, un ailleurs sans contour mais si proche.
Et plus loin, encore plus loin, voir l’horizon rétrécir, fuir. S’éloigner, un geste insignifiant, juste un pas de plus, hésitant, maladroit Là, suivre les traces qui précèdent est le seul salut possible.
Et au-delà rien ne permet d’accrocher le regard, le paysage fuit, à sa façon, laissant entrevoir quelques formes qui semblent familières. Puis l’horizon se brouille, disparait, plus de signes reconnaissables.
Et au-delà, pas de réconciliation possible entre paysages familiers et errance qui conduit sur des pistes inconnues, arides, hostiles, où l’hospitalité n’a pas loi.
Se hâter , pas de repos sur les chemins imposés . Les jambes s’activent, les pas suivent le rythme. Se hâter pour rester vivant. Et poursuivre dans la hâte, compagne fidèle et harceleuse.
Aller plus loin que l’espoir. Au-delà de l’espoir. Et toujours se hâter encore et encore
Sans fin.
Plus loin Poser ses propres pas dans ceux qui les ont précédés. Ses aïeules, héroïnes de notre enfance. Les figures tutélaires, qui nous accompagnent, et nous inspirent, adulte en devenir, construction permanente. Leurs silhouettes en filigranes rompent ce qui pourrait être solitude, doutes, hésitations… Présences partagées, toutes en chemin.
Au-delà traverser ! transformer ! échapper ! réinventer ! rêver ! imaginer ! créer ! calligraphier l’imaginaire ! des formes, des couleurs, des matières, du rythme, en mouvement continu. L’impossibilité d’un renoncement.
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Annick,
Me voilà enfin, avec tout petit retard de lecture, et je m’en excuse.
Très beau texte.
Un va-et-vient entre émergence de soi et réticences, entre épaules lourdes et légèreté, ouvertures. Toujours debout, en mouvement, malgré tout. Et se raccrocher à quelqu’un, à quelque chose, jamais loin des autres, et de sa propre mémoire.
On s’y sent à sa place dans ton texte. On se reconnaît dans un fragment, un autre. Repère.
Et pour faire lien avec ton message sur le groupe du Tiers Livre, oui, on voit que chaque phrase est posée avec justesse dans sa ponctuation, dans son espace.
Bravo !
Au plaisir de te lire à nouveau.
Je t’embrasse.
Et bien, ça c’est un commentaire 4 *** ! Je rougis, bafouille, regarde mes chaussures en louchant … Pourquoi tu diffères ta propre écriture en cherchant des références ici ou là ? Ecris, écris, et écris encore C’est dans la relecture que les choses s’affinent, s’améliorent, se distinguent . Alors ce n’est plus le temps de différer pour toi Nous voulons te lire ! Des bises
Tu me fais sourire Annick… ton texte est vraiment beau.
Non, je ne diffère pas, c’est en parallèle, pour, petit à petit, améliorer mes textes, les lire sous un autre regard.
Passe une belle soirée.
Bises.