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Frémissements, halètements, soupirs … Assoupissement interrompu, alerte ,  peur, tétanisé. Ne pas bouger, tous les sens aux aguets, écouter, ressentir, se calmer, observer sans l’ombre du moindre mouvement. Dialogue intérieur : rêve ? divagation ? Ai-je réellement entendu ? Plus un bruit . Rien. L’immobilité me protège, croyance, réalité ? Impossible de trancher. L’impuissance submerge. Lancer la vocalise la plus tonitruante possible .

La faucheuse passe, repasse, est passée, repassera. C’est ainsi. Le désarroi, l’injustice, la tristesse, le chagrin, la colère, pourquoi ? pourquoi ? POURQUOI ? pourquoi maintenant ? Le temps n’est pas compté à l’identique pour les uns et pour les autres. Il y a des temps longs, des temps moyens, des temps courts , des temps ignorés, hors perspectives. Nul n’a à sa main la mesure de son propre temps. Alors, nous avançons,  chacun à notre rythme, sur les chemins,  ici ou par-là , plus ou moins sinueux. Des chemins créatifs, vivre est un art, l’art dilate le temps vécu, éprouve notre subjectivité, repousse le mot « FIN » .  Ecrire, peindre, sculpter, chanter, jouer, déjouer,  amplifier cet espace investi avec cœur, ce souffle essentiel qui nourrit notre intériorité, notre relation au monde. Comme un renouvellement permanent. Un renouvellement partagé. Et puis, fermer les yeux.

Sourire, penser à l’absence , penser à l’absente, penser à l’absent, hors de vue, certes, mais non sans lien. Il y a eu, ce qui fût, des traces tangibles. Laissons-nous des regrets ? Abandonnons- nous nos amours, trahissons- nous nos amis ? Laisser à chacun des traces singulières. Un sourire, un regard, un texte, un dessin, une photo, une conversation, des goûts partagés, des mises en commun, quelques querelles sans doute, bien dérisoires aujourd’hui.  … L’absence ne résigne pas. Le présent, ses mouvances, ses contradictions, ses recompositions nous traversent. Fermer à nouveau les yeux .

Le paysage du dimanche s’étire mollement. Avant-gout de vacances. La luminosité réjouit, la douceur de l’air dissipe les cerveaux embrumés. Quelques allers et venues, ici et là. Horaires du marché dominical. Perspectives de gourmandises futures. Le silence s’étire. A nouveau, des enfants jouent. Parents attentifs, encourageants. Quelques grognons, cependant. Les destins des uns et des autres. Espaces partagés d’un square- jardin familier où chacun se sent chez soi, se sent animal sociable, le temps d’un dimanche printanier. La haie de cerisiers- fleurs, donne au paysage sa couleur rose, symbole de douceur, de plaisir et de bonheur. Remet en lien saisons et humains. Retrouver le contact réel des rythmes saisonniers. Ici la ville est à la campagne. Et chacun se sent en suspension d’un quotidien ordinaire et répétitif. Je souris et continue mon croquis hâtif.        

A propos de Annick Nay

Des bords de Loire aux bords de Seine, des paysages, un parcours... A toujours aimé écrire au gré des saisons et de ses pérégrinations … ECRIRE quelquefois, souvent, pas du tout … ECRIRE des brèves, des textes longs, c'est le texte qui décide … ECRIRE quand l’écriture fuit … ECRIRE explorer , persévérer , partager … Publications: texte poétique dans la revue Filigranes (2004) Labo écritures à Vézelay ( 2004), écritures et photos. Catalogues d’artistes, au gré des expositions et des galeries. En ligne «Raconter la vie» avec le pseudo Clotilde N.(2015) Animation ateliers d’écritures çà et là Installation Pavillon de l’Arsenal 5/02 au 17/03/2024 I«Paris en 2050»

4 commentaires à propos de “”

  1. Le passage sur l’absence, les questions qui viennent l’appuyer. Fort. Et ce rapport au dimanche, comment on l’habite, le traverse. Et puis le printemps, ça me rappelle un de tes textes où tu abordais les différentes saisons… c’était il y a un peu plus d’un an… ça me plairait de le relire…

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