Quelque part, je dois être un chien. Dès que je rentre chez moi, je renifle, je dois renifler. C’est très important pour moi. Je dois le faire unbedingt avant tout autre chose, avant d’enlever mon manteau ou d’allumer la lumière. Non, je dois d’abord renifler, d’abord et avant tout autre chose. C’est comme ça que je sais le melon à manger ce soir ou demain, le chauffage à régler , je sais la poussière sur la moquette, je sens le savon de Marseille version liquide de la salle de bains, je sais la poubelle trop pleine, je sais la couverture à passer à la machine à laver, les chaussures à nettoyer, le lavabo à déboucher, je sais, je sens et c’est tout. C’est étrange parce que les gens qui arrivent chez moi me disent toujours, c’est marrant il y a une odeur chez toi et quand je demande mais ça sent quoi ? je ne sais pas c’est indéfinissable, c’est chez toi. Ça n’a pas l’air d’être une odeur moche, non pas du tout, c’est indéfinissable.
C’est pourquoi, je pense que je dois être un chien et si ça doit se faire un jour, je préfère changer de genre et être chien plutôt que chienne, parce que va-t’en chienne ou chienne de vie, je n’aime pas. Alors si ça doit se faire un jour, je préfère être chien.
Les odeurs créent une sacrée perspective! merci
Oui, c’est vrai. Je ne m’y attendais pas du tout, c’est l’écriture qui m’a emmenée. Merci !
Oh joli ! Merci… ( moi je préférerais être chatte qui hume «née » au vent)
Chienne ou chat, c’est tout un débat parait-il … Merci
Merci pour le verbe renifler. Il dit beaucoup.
Merci pour la lecture, Cécile !