Pour arriver au B3 – pour Bavière 3 Pôles – sur la Place des Arts interdite aux voitures, prendre le chemin longeant les vestiges de l’hôpital – aujourd’hui transféré sur les hauteurs du Sart Tilman – n’en restant que les murs de façade et la Chapelle Saint Augustin où Georges Simenon enfant, habitant alors rue de la Loi, d’exercer le métier d’acolyte avant d’aller suivre les cours de l’école primaire Saint André – servir la messe ou servir le curé – enfant de choeur autre dénomination – comment aurait-on pu loger un choeur dans l’exiguïté de ce corps d’église – le dernier curé du troisième millénaire s’habillant en soutane, ne se la prenant jamais dans les rayons des roues de son vélo, se toquant pour la cause d’un couvre-chef « Parish Priest Hat » divisé en quatre un pompon en surplomb – Georges entamant ensuite ses humanités à Saint Louis rue Grétry avant de passer sur l’autre rive de la Meuse chez les jésuites du collège Saint Servais rue Saint Gilles – les saints squattant tous les coins de rue de cette ville – vivant mal la modestie de ses origines face aux fils de riches se huppant mieux que lui – son père tombant malade, Georges interrompant ses études pour aller travailler d’abord comme pâtissier – désir de sa mère – puis journaliste à la Gazette de Liège – à l’âge de seize ans, peut-on imaginer un tel cas de figure à notre époque – et l’auteur de digresser… le chantier important des terres – d’où – avec ci et là du colza et des coquelicots pour colorer l’humeur de ce printemps pourrissant le moral des troupes – la Place des Arts nouvelle agora, l’académie de musique d’un côté, la bibliothèque du futur de l’autre, se faisant face à distance, des jeux d’eau entre elles, et entre ces fontaines, des enfants, des chiens, des vélos, des saltimbanques, des femmes voilant leurs cheveux, laissant juste apparaître la chair de leur visage de leurs mains et de leurs pieds, parfois érotisés, d’autres femmes montrant leurs jambes et la naissance de leur poitrine, des hommes plongeant le regard dans ces décolletés essayant d’imaginer la fin des tatouages tronqués, à tout âge, atout coeur, couper court aux rumeurs, laisser vivre chacun comme il veut, jusqu’à quand, retour de bâton, retour de la baston, fuir à Bastogne, ou ailleurs