- Porte de la Savoisienne en bois blond un peu cossu avec écusson quelque chose qui ancre dans une tradition d’ailleurs la mère dit souvent La Savoisienne. Ouvre sur un gouffre de tristesse. Fait face à l’ascenseur de Notre dame de la Garde . Souvenir de bois blond, de lourdeur , se confond un peu avec ce meuble ce buffet acheté par G. beaucoup plus tard. Comment l’ouvrait-on ? Comment est-ce que je l’ouvrais cette porte ? Je ne me souviens plus si j’étais assez grande pour que l’on me confie une clef.
- Avant bien avant la première porte celle du 50 rue des Minimes ou des Trois frères Barthélémy. Étrange superposition instaurant dès l’enfance une tremblé une incertitude sur l’endroit le lieu où nous habitons. Encoignure angle loge d’un clochard que personne ne chasse. Fait alliance dans le tissu des souvenirs avec les anges au-dessus de Berlin. Il me semble que la porte est en bois sombre.
- Porte d’aujourd’hui une simple poignée à tourner sans sonnette. Une marche pour accéder glisse les jours de verglas. Bois passé. Pâli. Les choses bougent dans le temps.
- Porte du collège que mon personnage va franchir. Vibre quand on a dit son nom comme un mince Sésame. La préposée dit oui dans l’interphone ou alors elle est occupée et c’est la voix de l’intendant qui résonne dans l’appareil, minuscule accroc au cours des choses. On pousse avec les doigts refermés sur les barreaux métalliques ou avec la hanche, tout le corps lorsqu’on est chargé. Une fois dans la place on peu choisir de se diriger vers une des portes vitrées , passer par le couloir de l’Administration ou marcher sur une sorte de trottoir longeant la cour drôle d’espace perçu comme vide dès lors que n’y courent plus les adolescents.
- Petit portail ouvrant sur l’escalier réplique de celui de villas cossues . On entend la mer . Il grince . Je ne sais plus rien de sa couleur de sa texture. Les cactus longent l’escalier ,un peu racornis par l’hiver.
- Porte de l’appartement du Corbusier. Étrangeté de ces couloirs fermés après le soleil du dehors qui va réapparaître dès le seuil franchi. Il me semble que l’on tournait une poignée métallique.
- Porte de la maison de G. vitrée un des derniers ouvrages de ce cousin charpentier mort peu après. Un sas . Le verre soutenu par un encadrement de bois. Je me souviens de mon étonnement . Un bois exotique ici en pleine Haute Loire. Je ne sais pas où je me croyais . Ailleurs dans l’espace et le temps.
- Grand porche du lycée Montgrand. Arrivée jusque là parmi les petites jeunes filles proprettes. Ne reviendrait pas dans l’institution par un chemin droit.
- Porche de la rue Breuteuil. Même acabit. Maisons que je n’habiterais jamais. Pierres lourdes. Plafonds hauts. De la porte elle-même je ne sais plus grand-chose.
- Porte de chez C . et D. En verre. A été forcée par deux ados voulant jouer aux voyous. L’un d’eux revient plus tard dans sa combinaison de plâtrier peintre. Larmes , bouquet de fleurs, café.
- Portes de jardins oubliées . On n’a gardé que la profusions de légumes et les toute petites fleurs ignorées des mains venues récolter.
- Porte de la salle 102. La clef flotte un peu dans la serrure. Vers la fin un ado propose souvent son aide quand j’arrive en même temps qu’eux .
- Portes en bois du Temple de la rue Tilsit, mince et que l’on ouvre en grand le dimanche. Ma surprise un jour de voir que la salle est transforme en dojo. C’est écrit que une feuille A4 protégée du vent par une pochette en plastique transparent , de celles que l’on utilise pour ranger des cours dans un classeur.
- Grand portail de la pension . Vague souvenir d’une grille haute peur -être verte une de celles qui rompent la succession des portes basses de la rue longue , promettent un jardin.
- Sous un porche au plafond bas, une sorte de sas, de faux garage. Porte oubliée cachée alignée sur la première de la liste. Forment avec d’autres, bien ajustées , un couloir dans la ville connu de nous seuls et que nous traversons au pas de charge .