On n’est plus chez soi. Pas plus tard qu’hier, je sors de mon bain, et voilà qu’un turc me tend ma serviette
On n’est plus chez soi. En voilà un autre, mais plutôt chinois, qui émerge essoré du tourbillon de mon évier
On n’est plus chez soi. Flairant sa pâtée, mon chien Astérix, qui fréquente mal, m’a informée avec des airs – c’était à prendre ou à laisser – qu’il désirait manger kasher
On n’est plus chez soi. Les murs de mon appartement chuchotent dans mon dos dans une langue étrange aux accents orientaux
On n’est plus chez soi. Ma langue leur répond à mon corps défendant et sur un ton complice des choses que j’ignore, mais mon corps semble au fait et me mène hors les murs. Me voilà à la rue, et la porte qui claque.
Un texte grinçant qui résonne fort avec notre triste époque. Le genre d’expression qui fait mal. Des mots lancinants, merci !