Café du Port. Les stores tremblent violemment au gré du vent. Sur les tables dépareillées, des tasses vides, un thé fumant, deux bûchettes de sucre, des miettes de viennoiseries. Le serveur regarde les croissants qui ne sont pas d’ici, il écrit sur l’ardoise, Plat du Jour: blanquette de veau maison, dehors des gens passent habillés de noir, de doudounes moches, de sacs à dos, une vieille poivrote raconte sa nuit, un type lit Libé Iran, L’arme du silence… un autre, la gueule osseuse attend, le barman lui tend un œuf, d’un bel ovale lisse, couleur chair pigmentée de taches brunes, bruit sec de la lame sur la coque.
Je suis aussi dans ce café, grâce à toi. Merci