Le calme après la tempête, la grande partie de flipper. Route éventrée, trottoir désossé laissant passer des insectes balaises, ciel encombré de gros paquets de fils électriques qui demanderaient des heures de démêlage, ce qui n’empêche pas les raccordements les plus audacieux. Toujours à esquiver les petites motos japonaises rafistolées, décorées, surchargées de colis, poulets dont les têtes dépassent dodelinantes comme des fleurs dont on a heurté la tête, ballons de riz, paniers de feuilles de manioc, déménagements, ça fuse dans les deux, trois, quatre sens ; traverser la chaussée, c’est franchir le périphérique, Maman, bébé, le fils, la fille, Papa pour bâcher le tout sous un auvent brûlé par le soleil, des lycéens en uniforme impecable et sac à dos, les casques n’existent pas, ça frôle, ça s’évite, les benskineurs sont habiles, slaloment entre les nids de poules, rembourrés dans leurs anoraks, avec leur bottes de caoutchouc, on est projeté de l’autre côté du carrefour dans un dédale de rues sans nom, sans numéro, des petites maisons en taule alternant des immeubles en cours de construction, interrompue, les fils de fer de béton tendus vers le ciel blanc. Des échoppes au pied des trottoirs, avec des grappes de chambres à air emballées dans des canettes, des colliers de claquettes découpées dans des pneus, des panneaux avec lunettes de soleil et rolleix, sur la tête des plateaux de coco, des coupelles d’avocats, des coupelles de poissons séchées, des sac de pain de mie, des bouteilles en plastiques contenant des cacahuètes. Au milieu du rond point , un panneaux publicitaire panoramique avec femme et champagne.