Le sentiment d’enfermement, des verticales coupant l’espace défini, reconnu, appris, les limites désarmantes, respirant l‘air clos, usé, sentant la veille, sentant le passé, regardant les six côtés de la boite, presque immense, le temps disparaissant, la perte oubliée, perdre le tout et garder le peu, pourtant donner de l’importance à chaque objet, s’obliger à croire à sa singularité, l’illusion du découvreur d’ordinaire, l’heureux menteur, mentant par nécessité, pour user l’éternité, les bruits nous visitant, la vie est la-bas, l’enfermement est aussi la-bas, rester complètement pris au piège, ne pas bouger ses membres, accepter, ne pas se découvrir, laisser venir et repartir la vague des sons, l’accepter en se taisant. Le sentiment que la limite est en nous, dans notre esprit, que c’est lui qui fabrique les portes et les murs, qu’il montre sa force dans les surfaces, dans chaque angle, chaque arête, il montre l’interdit. Le sentiment que les ouvertures nous protègent, quand se fermant, notre esprit s’apaise, le monde redevient étroit, le danger s’éloignant. Quelque fois, l’ouverture criant l’inquiétude et l’espoir, la peur suintant à travers. L’alarme dans la nuit, là-bas, lui, il y en a un qui couine, alors pour lui l’espace et le temps n’existent plus.
la parfaite justesse. Désolée que ce soit expérience. Bravo de l’avoir mis en mots