Gare des bus : ////
Garés en épis, il y a des bus kakis ou bleus ou rouges, certains avec une petite barrière sur le toit pour pouvoir y jeter des sacs en toile de jute, d’autres avec des autocollants sur les côtés. Cependant, leur destination n’est indiquée nulle part. Sur mon papier, il est noté prendre la rue principale. Oui. Mais quelle est-elle ?
Rue principale : =
Celle devant moi descend fortement. Je suppose que c’est elle. Cela dit, toutes les rues descendent fortement, donc je peux difficilement me tromper. Sur les cotés gauches et droits courent des escaliers de pierres rondes et taillées qui aident à descendre ou à monter, au choix. Au milieu, un petit canal permet à l’eau de s’écouler.
Colonnade : m
Autour de la Plaza de Armas, les constructions font un étage maximum. Elles sont blanches et coiffées d’un toit de tuiles rouges. Les rez-de-chaussée sont tous dotés d’arcades, ce qui devrait nous permettre de faire le tour de la place sans jamais être mouillés. Bon à savoir s’il pleut.
Cathédrale : M
Deux tours gigantesques entourent l’entrée principale. Ensuite, elle pose (ou impose) fermement ses nefs et transepts de pierres roses dans l’espace qui lui est dévolu. On ne voit qu’elle de partout, du centre, de la montagne, de la gare des bus, de la rue principale. C’est la reine. Beaucoup de gens y entrent, il est 18h.
Plaza de Armas : O
Il y a des parterres partout. Ils sont ronds avec énormément de fleurs et d’herbes. Des petits bancs noirs bordent ces larges espaces verts qui apaisent la place. Des gens traversent et continuent leur route. Moi, je les regarde ne pas me remarquer.
Fontaine Pachacutec: T
Au centre de la place principale, une fontaine de trois étages est surmontée d’un Inca qui observe le passant. Il est tend la main vers le lointain, comme pour indiquer la direction que nous devrions prendre si nous respections son histoire et son héritage.
Cybercafé : @
Quelques marches séparent l’entrée du cybercafé de la rue. L’endroit est bondé tant l’univers semble à portée de main dans cet espace où tout le monde fume et où la bière et les rires coulent à flots.
Maisons aux portes bleues : |^^|
Quelques vieillards mâchent des feuilles de coca et sont postés sur des bancs devant les maisons dont les portes et les volets sont peints en bleu. Ils parlent entre eux et ne semblent pas indisposés par l’altitude. Il faut monter encore et encore. Mais surtout, il faut respirer.
Guesthouse : ! 🙂 !
La guesthouse Pachamama est fraîche et ne paraît pas spécialement avoir besoin de la présence d’humains. Les murs sont décrépis et brun chocolat. Les portes ont oublié de se fermer. Mais il y a des lits. Et des toilettes. Et un évier. Et à ce stade, il ne faut rien de plus.
Votre « métier , dites-vous, est de relayer par des mots tout ce que d’autres ont créé, imaginé, construit, écrit ou vécu » . Travail de Sysiphe dont Geneviève Brisac a suggéré qu’elle était une femme, en faut-il la patience pour en justifier l’affirmation, je ne sais, mais je salue votre approche monumentale, au moment où je la découvre. Pressentant un continent de sensibilité à ce qui fait « le sel de la vie » et l’incessant attrait pour les formes d’expression du rapport au réel. On a beaucoup évoqué , parfois en les raillant, les scribes des temps lointains, leur attribuant des facéties cachées, des dissidences. Les scribes au présent, qui recopient inlassablement les transformations du monde par l’humain ont des outils qui les dépassent, réhabilitant pourtant, la simple observation subjective et ses humeurs familières.Comme le disait Marguerite Duras… « Partout ( dans une maison) est le signifiant. Reste à s’en souvenir pour pouvoir mieux l’oublier…
Merci pour vos mots si justes ! Il est vrai que le rapport au réel est paradoxalement très subjectif…. y mettre des mots ouvre un continent de possibles, et c’est heureux !