A Samarkand j’ai vu la statue de Timour dit Tamerlan l’homme de fer né à Chakhrisabz en 1336, j’ai aussi goûter le « Ploff » sans mouton.
A Khiva j’ai rêvé la fabrication des galettes de pain cuites le long des parois métalliques d’un four noirci par les flammes gazeuses.
J’ai porté une chapka par 40 degrés pour conjurer ma légendaire frilosité.
J’ai essayer sans l’adopter, le train soviétique de nuit, un genre de transsibérien qui ne suivait pas ses rails.
A Boukhara j’ai failli louper le cimetière juif et le bain rituel à cause du Shabbat.
A New York j’ai perdu ma fille dans une limousine, elle se cachait sous la banquette escamotable, j’ai pris l’ascenseur de verre et du haut de 75 ans je suis montée au 91ème ciel.
puis je me suis laissée mettre en cage au 92ème. De là j’ai compris tout ce que la vie avait encore à offrir !
A Cracovie j’ai pris la limousine Mercedes alors que nos familles y sont allées en wagons à bestiaux, à Aushwitz.
Serais-je allée au pied du Kilimandjaro parcourir ses savanes sèches, ses arbustes aux épines acérées labourant ma peau fine ?
Serais-je allée au sud de l’Adrar mauritanien où les plateaux glaiseux se mêlent en un enchevêtrement superbe aux ondulations dunaires de l’Erg Tafoujert ?
Serais-je allée à Aqaba dans la chaleur d’un mois de juillet par 91°F ?
Serais-je allée à Europa Park dans le Blue Fire Megacoster catapultée de 0 à 100km/h en 2,5 secondes ?
Serais-je allée dans la vallée des Roses du M’goun et du Dadès parce que l’odeur des fleurs surgit des falaises pour embaumer nos cœur comme un sortilège ?