1. A cherché à écrire à tout prix. Les tentatives romanesques ont vite tourné court, a lorgné vers les haïkus. Parfois, dans la lignée de Franz Mon, un mot suffisait à son texte. Percuter prétendait-il.
2. L’ami de la campagne, de l’enfance et des vacances.
3. Sur le principe « Des dix mots pour une histoire » des Papous dans la Tête de France-Culture a écrit un roman d’aventure composé de fragments, à partir de 10 mots piochés dans le dictionnaire Robert de l’année de ses 7 ans.
4. Dans le rêve initial la scène se passait à l’intérieur d’un musée d’art contemporain marseillais. Rêve qui fut un des plus marquants par ses détails et sa force.
5. Les deux femmes de ce rêve resteront toujours une énigme.
6. Un parking neuf effectivement fréquenté pour la première fois le mois précédent la rédaction de ce texte.
7. Située à 500 mètres de la maison où, de l’enfance à l’adolescence, il a passé toutes ses vacances d’été.
8. Voir plus haut 1.
9. Mise en pratique des conseils d’Alain André : écrire quotidiennement sans interruption pendant quelques minutes puis augmenter progressivement. Souvent ses lectures pour sujets. Dura un temps mais est restée cette habitude d’une espèce de journal des lectures et de la pratique laborieuse de l’écriture.
10. L’ami de la ville, de l’adolescence et des études supérieures.
11. Le grand-père, en vieillissant, ne parlait plus qu’un patois local proche de l’occitan.
12. Affirmait penser souvent à ces grands accidentés de la route abandonnés et emprisonnés dans les douleurs de leurs corps pendant de longs séjours dans ce centre de rééducation.
13. Pour lui, moments de repli sur soi dans le calme des nuits. Temps des plongées lectures ou écriture.
14. À l’époque, les bibliothèques roses puis les vertes. Les Tintins aussi.
15. Son père, pour une fois toléré en cuisine, vidait les poissons.
16. Écrire un peu comme photographier. Décrire. La globalité de l’image mais la linéarité du texte. Aussi, le rapport au quotidien et aux lieux tristes obligés de la solitude : péages, parkings, hypermarchés, autoroutes.
17. Consigne appliquée à la lettre « sur le motif » pendant que sa voiture était à l’entretien. Depuis le fast-food, tôt le matin, découvrir le coin en retrait pour la pause des employés et voir aussi s’éveiller ses familles Roms habitant misérablement et discrètement dans de vieilles camionnettes stationnées sur le grand parking pourtant fréquenté régulièrement.
18. L’appartement des grands-parents maternels aujourd’hui vendu.
19. Les moquettes à poils ras ou à bouclettes des appartements à l’âge de son adolescence.
20. Le parquet de la vieille maison rénovée.
21. Ce jardin d’aujourd’hui gluant d’argile.
22. Encore au pays perdu de l’enfance.
23. La chambre petite et humide malgré les réserves de foin de la grange au-dessus et contre un pan de mur avec en face, le conduit de la cheminée montant de la cuisine au rez-de-chaussée. Lors de la rénovation des années 80 la ferme deviendra résidence secondaire, l’étable garage, son coin sombre salle de bain WC, l’escalier disparaîtra et la cave aura une belle porte. Sa chambre sera à l’emplacement de l’ancienne. Ne restera que le vieux, immense lit bateau au matelas de laine grise et creux vers le centre. Aux vacances, sa chambre de lecture. La fraîcheur des nuits d’étés, la chaleur des hivers sous l’édredon en plumes. Toujours un livre, tard le soir, après le déjeuner ou en milieu de mâtinée. Dans sa troisième version, la chambre du couple avec sur les quatre murs, partout, dans le placard aussi, ses livres régulièrement accumulés. Un lit plus bas, un bon matelas pour le dos, édredon répudié pour cause d’allergie.
24. La maison de famille côté du père. Construite par des générations de petits paysans granitiques et basaltiques.
25. Connu par les légendes familiales. Un casque retrouvé en très mauvais état non pas à cause des combats mais du temps passé dans un poulailler à servir d’abreuvoir.
26. Quand on taille la vigne vierge, la bouteille sombre et la pierre de la petite meule claire sont toujours visibles en façade.
27. Deux tilleuls plantés par le grand-père. Un devant la maison de chacun de ses enfants. Deux sapins pour la naissance de ses filles plantés par son père à lui.
28. Tante et oncle ont été de ces hussards noirs. Leurs cahiers d’écoliers et leurs classiques Larousse conservés, souvent recouverts de ce papier épais bleu violet.
29. Ses ancêtres il les a lus, enfant dans « La Guerre des Boutons » puis, ado, chez les écrivains du « pays perdu » (Expression reprise à Pierre Jourde) Michon, Bergounioux et, découvert grâce à eux, Faulkner.
30. Ado, emballé pour le Vieux buffet de Rimbaud, comme celui de la vieille maison.