#anthologie #11 | Sentiment merdique

Fuite en avant dans l’atelier de François Bon Submergée submergée submergée Consignes me dépassent ces textes trop cette voix trop ces phrases trop cet esprit trop Putain je coule Je suis seule et je coule je coule Mais je nage encore je veux je veux je veux moi aussi moi aussi Eux tous là haut à l’aise tellement tellement Nathalie Ugo Solange Brigitte et les autres si fluides Cette langue qu’ils parlent la langue de ce monde autre leurs codes leur aisance le monde de François Je me casse j’arrête je me rends votre monde pas mon monde je ne ferai pas semblant je ne ferai pas semblant Je vais être fière de moi Le monde de François ces phrases elliptiques ces Vous savez vous avez lu vous comprenez on se comprend Pas la peine de finir la phrase puisque vous savez d’esprit à esprit n’est-ce-pas dans vos bibliothèques à portée de main à portée de mémoire à portée de clavier ProustBalzacSimonBernhardRabelaisErnauxPerecNovarinaArthaudMichauxPongeSarrauteLevéTarkosSteinButorRoubaudetcetcetc Putain Moi aussi moi aussi moi aussi les appeler par leur prénom dire Il faut relire parce qu’on a tellement tout lu Si loin si loin si loin de moi Non je me casserai pas je reste et je m’accroche je reste et Yes Yes Yes j’assume j’ai lu que dalle ma bibliothèque est famélique les consignes me dépassent le monde de Mr Bon me terrasse Je me sens comme une merde mais une chose que je sais faire encore je mets un nez de clown à mon sentiment merdique et je reviens encore et encore je remonte à bord et que vogue la galère

9 commentaires à propos de “#anthologie #11 | Sentiment merdique”

  1. Ah merci merci je découvre votre texte en cette fin de matinée où je galère avec mes mots confus pas à leur place mes virgules effacées, merci pour cette volée de bois vert.. à quoi? à tout? on s’en fout. merci!

  2. Je suis passée par là aussi, avec le sentiment de me faire écraser par une montagne de littérature. Et puis on sort de ça, et on voit qu’elle peut aussi porter, la littérature, même si on ne la fréquente pas beaucoup. Dans ces moment-là on la trouve généreuse. Ça fluctue! Merci à vous.

  3. un matin sur deux ou bien c’est la nuit, revient la question continuer ou pas et peur (même à chaque fois) et ce matin totalement pas dedans essayer quand même. Natacha j’éprouve ça aussi Merci

  4. Je comprends Natacha. Moi aussi, je sens cela parfois : qu’est ce que je fous-là. j’y comprends rien, j’suis pas du tout dans le coup-là, y ont l’air de savoir, de comprendre et d’écrire. Ce qui est important, c’est de faire la connexion avec soi et je crois que les plus grands des écrivains ont ressenti ça aussi.
    Merci pour la colère

  5. immense merci Natacha
    comme ces cris font du bien et comme ils disent vrai
    et combien l’on s’y reconnait toutes et tous
    et encore plus immenses mercis pour : je reviens encore et encore ….je reste et je m’accroche je reste et Yes Yes Yes.
    marchons cote a cote et frappons ensemble disait un vieux slogan communiste.
    Yes, Yes, YES
    Merci Natacha

  6. tellement drôle…! et marchons ensemble et frappons côte à côte oui :°)) bonne continuation (on n’en est qu’au quart…)

  7. La plus belle sortie de route que j’ai lu. 👏 quels beaux tonneaux… et un retour comme si tu avais tiré le frein à main. J’adore. Merci

  8. Je me revois, combien de fois j’ai lâché depuis 2017… cette fois je tiens, avec toute l’imperfection qui est là, les retards, les rattrapages, le fragments dont je suis satisfaite, les très mauvais fragments, ce que j’en tire comme leçons… avancer, un jour à la fois, un pas à la fois… et surtout lâcher prise, prendre plaisir, à écrire, à lire, à bavarder avec les camarades… viendra un autre moment pour pousser, retravailler la matière.
    Bel atelier à vous Natacha !

  9. Et en avant le marathon, oui ça tangue c’est difficile mais on construit dans cette barque du TL des mots et des amitiés ! Merci pour ce texte qui dit si bien la difficulté d’écrire que nous partageons tous quotidiennement dans l’arche de François ! On vogue (et on marche !) ensemble !