Affleurement, Quelque chose à niveau, qui ne fait pas saillie.
Ascenseur, Généralement une lumière blafarde vous inonde généreusement, surtout un vendredi vers 17 heures. Il reste encore de ces minuscules ascenseurs en bois, aux portes mal coulissantes, gardée par une grille en fer qui s’ouvre mal généralement, et se meut en cahotant vous faisant craindre que le sol ne s’éventre brusquement sous vos pieds.
Campanie, Souvenir des plages de Sorrento. Il n’y a pas vraiment de sable noir à Sorrente, puisque la ville est sur un éperon rocheux. Mais un peu avant, une longue étendue. Cela surprend car l’idée de sable n’a pas cette couleur. Derrière soi, une haute falaise dont la couleur dominante est un jaune brûlé de juillet et des tâches hagardes de vert.
Catacombes, N’ai jamais compris la folie qui a pris des amis catalans à l’annonce « nous passons près des catacombes de Palerme » générant un « Allons-y » immédiat.
Cavités, Prédilection à visiter Matera (Basilicate, Italie) vers la fin du mois de juillet, c’est-à-dire quand le soleil tombe à pic sur le calcaire et le tuf blancs, qu’il fait plutôt 40 degrés jusqu’à avoir le vertige de la traversée du désert. S’imaginer ensuite l’habitat troglodite. Tenter de concevoir l’emplacement des citernes. Monter et descendre des escaliers (rues, maisons) et comprendre que l’intériorité est l’art de l’homme.
Gravine, D’autres diraient « gorge », goulet, goulot. La gravine est ce torrente entaillée dans la roche calcaire ou le tuf. Elle participe au monde chtonien de l’homme avec les maisons rupestres, les catacombes. La gravine a cela de particulier que la surface reste dans sa pure conception naturelle immédiate.
Grève, Cet espace éphémère entre mer et terre qui sait, à lui seul, concentrer tous les sons primordiaux, apaisants, infinis. On croit, parfois à tord, que c’est un lieu d’attente et de revendications. Tout dépend comment on l’utilise.
Mistral, Souffle 1, 3, 6 ou 9 jours. Un jour, un simple vent. Trois jours, ok, normal. Six jours, on est déjà fou mais on ne l’entend plus. Plus, c’est quand il s’arrête qu’on réalise que sa propre tête n’est plus ventilée, ballottée, hachée menue. Soulagement et tristesse d’avoir perdu un compagnon. Souvenir d’Avignon.
Mythes, En visitant le musée Dino Amasteanu (Palazzo Loffredo, Potenza) consacré à l’art des colonies helléniques de Basilicate m’a fait un peu mieux comprendre la relation des Grecs anciens avec l’eau et cette idée géniale que la fontaine/la source-fontaine était le point de rencontre entre les mondes souterrains et les mondes terrestres, la mort et la vie. Une évidence si tranquille.
Naples, Oubliez tout ce que vous pouvez penser de cette ville et allez-y, même si elle a été gagnée par le tourisme de masse qui affadit un peu tout et la met au niveau d’une quelconque ville similaire. De toute façon la Camorra c’est encore autre chose.
Oxted, Et pourquoi pas?
Récemment, Adverbe présentiel d’une action sans temps. C’est à la fois le présent de la mémoire de qui écrit et la mise en présence du lecteur dans sa lecture toi aussi, récemment, tu es allé te promener sans but dans les lieux qui te sont les plus chers.
Roman, Déjà oublié lequel il pouvait être, très probablement « Une histoire d’amour et des ténèbres », lu entre juin et septembre, à raison de quelques phrases, lignes, pages avant de m’endormir.
Septembre, C’est l’été qui finit et l’équinoxe. L’automne ne vient qu’après. C’est le moment où l’on se réapproprie lieux et gens dans une lumière sans pareille. Moment de prédilection en regardant le couchant sur l’Estérel.
TER, Lieu improbable où l’humanité se rencontre, mais aussi les siècles, les saisons. Voyage temporel sans autre machine qu’une locomotive-wagon, désormais ultramoderne, traversant un espace en friches ou cultivé, transportant des êtres vivants en friches ou cultivés. Applique aussi directement les lois de la relativité, même à ceux qui n’en comprennent rien.
Tomette, Passer des heures à regarder des tomettes n’a pas de prix. C’est apprendre l’ennui. C’est apprendre à ne pas faire quelque chose que l’on pourrait très bien faire.
Toucher, Verbe actif de qui agit et qui subit l’action simultanément. Verbe efficace et troublant. Toucher permet de comprendre ce que les mots ont du mal à dire, de percevoir l’intensité d’un jaune ou d’un rouge, l’ombre délicate, le reflet luisant d’une feuille.
Voyages, C’était l’époque du trajet en bus entre P et M.
dégusté…
est-ce aussi amusant/intéressant à écrire ?
c’est très amusant à écrire. C’est encore une autre voix qui écrit quand on prend le parti d’être une note de bas de page (Je ne dis pas qu’il n’y a pas comme une déformation professionnelle).
Rétroliens : atelier François Bon été 2019 – d'autres pas…