#anthologie #01 | solstice

Désormais traverser les quelques rues et garder la tête froide. Marchant au rythme de la ville, adaptant le pas au pas des piétons traversant le boulevard pour rejoindre la place, sans méfiance, seulement dans l’attention de l’instant, se fondre. Sur la place les cloches divisant le temps organisent la fin d’après-midi, à l’occasion du solstice le jour avalant la nuit à encore de belles heures devant lui. Dès la sortie du métro un visage connu la saluant sans s’arrêter, sa main à taper dans la main de l’autre, un clin d’œil, un mot à peine, lui descendant elle montant, la rencontre liant et déliant instantanément l’échange de leurs regards comme une annonce des jours à venir. Un léger contresens, le boulevard, deux feux pour corriger l’erreur et se retourner. Les ramures des platanes sur la place dévoilant les tours carrées du parvis, se fustiger en reprenant l’azimut. La traversée, les feux, atteindre la place, la scène à ce quelque chose de familier, la sensation de territoire, un repère, comme une arrivée à quai après la tempête. Rien à attendre, tout restant possible, la précipitation n’est pas de mise, déambulant et regardant sans s’attarder le cours des passages en labyrinthe qui risquent l’embolie d’ici la fin de semaine. Marcher dans les rangées, repérant celui à qui donner le bonjour, glanant quelques renseignements sur telle autre, croisant des silhouettes qu’il est trop tôt pour aborder, faisant en sorte de disparaître à leurs yeux, au contraire échangeant un signe tout en se gardant de ralentir pour rejoindre un rendez vous, et sentir la note d’ambiance de l’événement. 

A propos de Catherine Serre

CATHERINE SERRE – écrit depuis longtemps et n'importe où, des mots au son et à la vidéo, une langue rythmée et imprégnée du sonore, tentative de vivre dans ce monde désarticulé, elle publie régulièrement en revue papier et web, les lit et les remercie d'exister, réalise des poèmactions aussi souvent que nécessaire, des expoèmes alliant art visuel et mots, pour Fiestival Maelström, lance Entremet, chronique vidéo pour Faim ! festival de poésie en ligne. BLog : (en recreation - de retour en janvier ) Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCZe5OM9jhVEKLYJd4cQqbxQ

4 commentaires à propos de “#anthologie #01 | solstice”

  1. Superbe fluidité du participe présent en contrepoint de l’infinitif !

    • Merci Muriel,
      Souvent chassés à grand coup de balai chez moi, les PP et les adjectifs. Pour le Participe présent cette réhabilitation accumulative m’a bien plus, comme tu dis, elle donne une note fondamentale et augmente le texte.