Il aurait peut-être fallu se faire boucher les oreilles à la cire ou être solidement attaché au mât mais quand on se promène en ville on ne pense pas à s’arrimer aux mythes, on vit la modernité sans ancrage,
on traverse sans vraiment voir, les devantures deviennent le décor d’un road movie de samedi après-midi tout ce qu’il y a de plus banal
on ne se méfie pas des sirènes
pourquoi as-tu stoppé cette déambulation sans heurts ?
bonjour madame entrez , oui ils me plaisent bien ces blousons , le cuir c’est un investissement ça bouge pas, peu d’entretien vous inquiétez pas
-pourtant tu savais bien que tu l’avais pas cet argent-
partir en courant, reprendre le droit chemin de l’insouciante flânerie, impossible, coup de tête par sidération ; le cœur s’emballe, les mains moites, le petit blouson en cuir rouge ; le vendeur sirène des temps modernes et toi, avec ton porte-monnaie-tonneau des Danaïdes.
je vous paie en trois chèques ça ira ?
J’ai lu, j’ai souri et j’ai enlevé les bouchons de cire que j’avais dans les oreilles. Moi aussi je vais m’abandonner au chant des sirènes. Avec le même plaisir que j’ai succombé à ton texte.
Plaisir de lire ce commentaire..merci Jean Luc!
J’aime beaucoup « on vit la modernité sans ancrage » ; et aussi que ce soit un coup de tête travaillé dans le minuscule, dans l’anecdotique (mais qui bien sûr ne l’est pas du tout pour le personnage, et puis comment savoir les répercussions possibles…).
Merci Sophie pour avoir si bien saisi ce petit coup de tête!
oui, c’est vrai qu’on sourit à la fin… le ton si juste
un coup de tête qui au bout du compte ne change guère la vie en trois chèques !
Merci Françoise! cela me donne le sourire en retour 😊!