Le spot s’allume une nouvelle fois. Lumière crue, aveuglante. Il y a quelqu’un ? Pas de réponse. Personne. Je m’égare. La pluie a cessé, le bruit du vent s’est atténué. Pourtant, l’arbre bouge toujours autant. Les branches cognent, fouettent, frappent, tapent, l’ombre se rapproche au-dessus de moi, prend forme, une forme de visage, de visage de monstre, hirsute, menaçant, gueule grande ouverte…mais ça n’existe pas, les monstres, on n’est pas dans un conte à faire peur aux enfants…et je ne suis pas un enfant… et je suis chez moi, à l’abri…le monstre s’agite, se penche sur le toit vitré, il approche, tend les bras, déploie ses mains géantes…rugit, hurle…même pas peur, ça n’existe pas les monstres, au secours, il n’y a personne ? Je vois la lumière, je la vois dans la nuit noire, noir charbon, noir ébène, noir gouffre…gouffre, c’est bien ce que je ressens, pas peur, mais étouffement, oppression, je tombe, gorge serrée, étourdissement, étonnement aussi, il fait chaud, très chaud tout à coup, je vacille, des pas lourds, des rires cristallins, des grelots, des sonnailles, des brebis qui cheminent, piétinent, un berger qui siffle, les chiens qui aboient, mon chat qui se rebiffe, qui se sauve, qui me griffe…
Mon canapé était bien doux, la fatigue m’avait assommée, sommeil rapide, réveil lourd, je suis désorientée, je cherche, le ciel est clair, les bruits, les ombres, les lumières, les étoiles, tout est en ordre, les vitres ont gardé leur transparence, j’ai rêvé, fantasmé, je suis confuse, il n’y avait personne, j’ai tout imaginé…
Sur la table, à côté du bouquet de lavande, est posé un petit galet tout blanc, tout brillant, qui n’était pas là tout à l’heure…
Mais on comprend bien la confusion, Monika. Je ne garderais pas le § du canapé, mais la présence du galet, oui, qui ajoute du mystère à la confusion !
Je crois que j’ai toujours tendance à vouloir trop expliquer…je pense que tu as raison…une histoire de monstre ne va pas avec un canapé douillet…merci!