Un air à la mode s’échappe d’une radio par une fenêtre ouverte. Joséphine ne sait pas de quel appartement vient la musique, elle s’en moque. Elle ressent une immense lassitude, elle n’a pas la force de s’habiller. Elle ne porte rien d’autre que ses confortables ballerines noires. Tout lui pèse. Le moindre vêtement l’oppresse, aggrave sa pensée. Joséphine ne s’est jamais sentie aussi seule. Que se passe-t-il ce dimanche ? Il est 11 h, pourtant dans la rue, il n’y a pas grand monde. Le soleil caresse ses bras. Elle se cale dans son grand fauteuil de velours comme dans les bras d’un ami réconfortant. Exténuée, elle attend un réconfort qui ne viendra plus. Son cœur déborde de non-dits. Les secrets faisandent l’esprit, impossible de les oublier. Ils pourrissent à l’intérieur. Avec le temps, les mots que l’on n’a pas prononcés pèsent terriblement. Ce matin, les mots tournent, se répètent, les mots l’ont scellé à son fauteuil.
Un air à la mode s’échappe d’une radio par une fenêtre ouverte. L’homme ne sait pas de quel appartement vient la musique, il s’en moque. Il a l’impression de vivre un moment en dehors de la réalité. Epuisement. Rage. Douleur. À l’intérieur cris et hurlements. À l’extérieur, un silence impassible. Insupportable. Il ne parvient pas à pleurer. Il ne peut pas parler. Que se passe-t-il ce matin ? Il est 11 h, pourtant dans la rue, il n’y a pas grand monde. Le soleil caresse ses bras. Il se cale dans son grand fauteuil de velours comme dans les bras d’un ami réconfortant. Son cœur déborde, enrage contre les décisions qui le dépassent, contre ce gâchis à grande échelle. Ces politiciens bien au chaud dans leur bureau n’ont pas d’âme, pas de cœur ? Epuisement. Rage. Douleur. À l’intérieur cris et hurlements. Ses pensées telles des décharges électriques le tétanisent. Non ! Cela n’aurait pas dû arriver. Non ! Ce n’est pas dans l’ordre des choses. À l’extérieur, rien ne sort. Insupportable.
Un air à la mode s’échappe d’une radio par une fenêtre ouverte. Il ne sait pas de quel appartement vient la musique, il balance la tête suivant le rythme des basses. L’homme sourit sans s’en rendre compte. Il est nu, il ne veut rien sur sa peau, il voudrait garder les odeurs et les caresses, retenir l’instant à jamais. Il ne peut s’empêcher de fredonner l’air entendu. Que se passe-t-il ce matin ? Il est 11 h, pourtant, il n’y a pas grand monde dans la rue. Le soleil caresse ses bras. Il se cale dans son grand fauteuil de velours. Son cœur déborde, prêt à exploser. L’homme fredonne l’air entendu. L’homme, scellé à son fauteuil, retient l’instant. Si cette matinée pouvait durer l’éternité. L’homme sourit sans s’en rendre compte.