Je me lève et me glisse entre le lit et la télévision suspendue, m’engageant dans le petit couloir. A gauche, la porte de la salle de bain fait face à celle attenante au garage par laquelle je suis entrée deux heures plus tôt. Je ne dispose d’aucune clé, c’est le réceptionniste du motel qui ouvrit cette porte à distance. En face, un rideau épais de couleur parme et de la largeur du couloir est mal tiré et dévoile le battant d’une troisième porte. Le mécanisme d’ouverture est imposant, une poignée épaisse est encadrée par une plaque de fer. Spontanément, j’actionne la poignée et pousse mais la porte ne bouge pas. Alors je tire vers moi, évidemment, et celle-ci s’ouvre lourdement sur un souffle d’air frais et humide. Dans la pénombre, je devine un long couloir qui longe les chambres du motel signalées par des raies lumineuses au sol. Je m’engage dans l’obscurité.
2 commentaires à propos de “#anthologie #08 | La porte”
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(Lynch ?) (Wenders ?) en tout cas les images sont là (pas Psychose hein)
Très Lynchien effectivement et néanmoins une histoire vraie. Un motel au bord de l’autoroute entre Palencia et Valladolid. Le motel Emporio est d’inspiration américaine et jouxte la sortie 112. La réception est au bout d’un bâtiment ressemblant à la proue d’un navire. L’interlocuteur est invisible, réfugié derrière une vitre opaque et la communication se fait par micro et haut-parleur. Après avoir décliné son identité, communication des numéros de chambres. Remonter dans la voiture, circuler autour des bâtiments et trouver les portes de garage 51 et 52. Le réceptionniste les a ouvertes à distance. Nous ne croisons personnes. L’accès à la chambre se fait depuis le garage. A ce moment là c’est exactement ce que je me dis. On se croirait dans un film de Lynch ou plutôt la série Twin Peaks. Le couloir existe vraiment. En pleine nuit nous avons été réveillé par le bruit d’un chariot dont les verres et carafes s’entrechoquaient. Nous avons découvert la porte derrière le rideau parme. C’est un couloir de service qui donne accès aux chambres. Bien entendu nous ne pouvions y accéder…